Imprimerie de Dammartin: malgré le traumatisme, "l’envie de redémarrer"

Ce portail, Michel Catalano a bien du mal à l'ouvrir. Devant l'imprimerie, l'ex-otage se remémore des moments douloureux et indélébiles.
Pour rappel, deux jours après avoir commis le massacre de Charlie Hebdo, Chérif et Saïd Kouachi trouvent refuge le 9 janvier 2015 en début de matinée dans son entreprise en lointaine banlieue parisienne. S'ensuivent deux heures d'un face-à-face tendu avec les tueurs d'où il a cru qu'il "ne sortirait pas vivant". Et pourtant, le chemin parcouru est déjà important.
Un nouveau bâtiment pour "se reconstruire"
"Pour me reconstruire, je me suis fixé un objectif: celui de reconstruire mon bâtiment", ravagé par l'assaut des gendarmes, témoigne l'imprimeur. Il a repris son activité en mars dans un entrepôt provisoire.
La nouvelle imprimerie sera construite à la place de l'ancienne, seule la configuration des lieux changera.
"J'ai besoin d'être dans un décor nouveau, pour aller de l'avant", explique Michel Catalano.
Tous ses employés reviendront à terme travailler ici, hormis Lilian, l'employé caché sous le lavabo pendant l'assaut, qui ne le souhaite pas.
Inauguration prévue en septembre
Le début des travaux est prévu pour le début de l'année, et Michel Catalano espère pouvoir inaugurer son nouveau bâtiment en septembre prochain. Une longue attente, d'autant plus "qu'il a fallu négocier âprement avec les assurances, alors que je n'allais vraiment pas bien", se désole-t-il.
C'est seulement il y a un mois qu'il a touché l'argent qu'il attendait des assurances. L'Etat, lui, s'est engagé à verser plus tard de quoi financer les travaux, une fois le budget définitivement fixé. C'est grâce à une collecte de plus de 100.000 euros sur Internet qu'il avait pu reprendre son activité provisoire.
Une plaie ravivée depuis le 13 novembre
Si la reprise de son activité lui permet de se changer les idées, malgré des "flashes" et des "nuits agitées", les attentats du 13 novembre ont "ravivé une plaie qui commençait à peine à cicatriser". "C'est pour ça qu'il est important de témoigner", insiste-t-il.
"Je voudrais dire aux victimes de novembre que bien sûr, c'est long, mais on peut et on doit arriver à aller de l'avant si on est bien entouré."