"Ils se moquent de tout": des habitants de l'Aude à bout face à une rave-party organisée sur les lieux de l'incendie de cet été

Depuis vendredi 29 août, Fontjoncouse s'est transformée en terrain pour les fêtards. Jusqu'à 2.500 personnes se sont installées sur un terrain de cette commune de l'Aude pour une rave-party sauvage. Encore ce dimanche soir, 1.500 personnes et 450 véhicules ont été recensés sur le site et 150 gendarmes étaient toujours mobilisés afin de contrôler les véhicules et d'interdire les accès au site.
Pour les habitants, cette manifestation illégale est vécue comme une provocation, alors que le territoire est encore lourdement marqué par les incendies ravageurs qui ont sévi cet été.
Certains des agriculteurs avaient réussi à sauver leurs terres, des efforts réduits à néant par l'installation des fêtards.
"Se faire ravager par les flammes, c'est déjà assez dur à accepter", explique Gaëlle Richter, co-exploitante au domaine des Deux cités. "Il y a des gens qui ont perdu leurs maisons, nous, on a perdu la moitié de nos vignes, tout notre matériel agricole... Et là, de voir des gens qui n'ont aucun respect, qui s'approprient les choses, qui se sentent dans leur bon droit de faire la fête, alors que nous on est dans la misère."
"Complètement immoral"
Elle dénonce également des organisateurs qui "font de l'argent sur notre dos", en faisant payer l'entrée de cette rave-party "à 150 euros par personne". "Ils se moquent de tout, y compris de nous."
"C'est complètement immoral que des gens viennent danser sur les cendres de ceux qui ont tout perdu", s'indigne à son tour Gilles Goujon sur RMC. "C'était ni le lieu, ni le moment", peste le chef étoilé à la tête d'un restaurant à Fontjoncouse.
Le maire de Fontjoncouse, Christophe Tena, a quant à lui dénoncé une attitude "inhumaine". "C'est très très mal ressenti par la population, qui est déjà meurtrie et désolée", a-t-il expliqué sur BFMTV. "Ces gens-là n'en ont rien à faire, la seule chose qui les intéresse c'est faire la fête."
Selon le maire, les festivités devraient se poursuivre jusqu'à ce mardi 2 septembre. Comme le reste des habitants, il est pour le moment dans l'attente.
Un dernier bilan donné par la préfecture ce lundi en fin de matinée, montre que de nombreux contrôles ont été effectués: plus de 1.800 personnes et 1.090 véhicules ont été contrôlés. "Près de 1.200 dépistages alcoolémie et stupéfiants ont été effectués", ajoute le préfet.
Au total, 787 verbalisations ont eu lieu et trois personnes ont été placées en garde à vue pour trafic de stupéfiants et refus d'obtempérer.