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"Il est auprès de moi": Simone, 84 ans, se fait tatouer le nom de son mari 20 ans après sa mort grâce à son Ehpad

Simone a perdu son mari Jean, avec qui elle a eu deux enfants, il y a 20 ans (photo d'illustration).

Simone a perdu son mari Jean, avec qui elle a eu deux enfants, il y a 20 ans (photo d'illustration). - Pixabay

Résidente dans une maison de retraite près de Bordeaux, Simone, 84 ans, a demandé à se faire tatouer le prénom de son mari, mort il y a 20 ans. Une action rendue possible avec la mobilisation du personnel soignant.

Un souvenir indélébile. Simone, 84 ans, résidente d'un Ehpad de Gironde, s'est fait tatouer en septembre dernier le prénom de son mari décédé. Une opération qu'elle souhaitait faire depuis longtemps et qui a été rendue possible grâce au personnel de sa maison de retraite, comme elle le raconte à Actu.fr samedi 19 octobre.

"Je l'ai fait pour lui. Je sens qu'il est auprès de moi", confie-t-elle.

Simone a perdu son mari Jean, avec qui elle a eu deux enfants, il y a 20 ans. Après avoir fait plusieurs chutes, elle a été admise dans un Ehpad en juin dernier, à Yvrac, commune située au nord-est de Bordeaux.

"Longtemps que je voulais le faire"

De façon inattendue, son admission dans l'Ehpad a permis à Simone de réaliser un projet prévu de longue date. Car elle assure ne pas s'être fait tatouer sur un coup de tête.

"Il y a très longtemps que je voulais le faire, mais je ne trouvais pas de tatoueur, je remettais à plus tard", raconte l'octogénaire.

"Alors quand l’occasion s’est présentée, j’ai dit 'oui' tout de suite", assure-t-elle avec enthousiasme.

Des conseils demandés au personnel soignant

Du côté de l'Ehpad, la directrice Marie Thomes assure que les choses se sont faites simplement. Simone a "parlé de son envie aux aide-soignantes" et "l’équipe lui a proposé de faire venir un tatoueur".

Simone a ensuite dû choisir la police d'écriture pour son tatouage, une tâche loin d'être facile pour la résidente, qui n'avait jamais été tatouée auparavant. "J’ai cherché pendant je ne sais combien de jours. (...) J’étalais sur mon lit les différents modèles que m’avait proposés la tatoueuse et je demandais l’avis de tout le personnel", se souvient-elle.

"Elle est jolie cette écriture, non?", sourit aujourd'hui Simone, désignant le prénom Jean sur le côté gauche de sa poitrine.

Le souvenir d'un mari "bricoleur" et "fidèle"

De son mari, qui était militaire, Simone garde le souvenir d'un homme au "tempérament pas facile", mais "fidèle" et "très bon bricoleur". "On s’aimait, voilà", résume-t-elle.

"Notre amour était plus fort à la retraite. Il y avait plus d'attachement. Pourquoi? Je ne sais pas. Avec le temps, on reconnaît davantage les qualités et on oublie les défauts", dit-elle.

Alors que deux décennies sont passées depuis qu'il est parti, Simone n'a pas oublié le père de ses enfants. "Le manque ne s’atténue pas", assure-t-elle.

"Comme un lien qui nous relie davantage"

Si le fait de faire un tatouage à 84 ans peut surprendre, Simone assure être persuadée d'avoir pris la bonne décision.

"C'est la preuve que je ne l'ai pas oublié, qu'il prend encore une grande place dans ma vie. Comme un lien qui nous relie davantage", estime-t-elle.

La directrice de la maison de retraite assure qu'il s'agit de la première demande de ce type dans son établissement. "C’est peut-être la première d’une longue série", s'amuse-t-elle.

Juliette Desmonceaux