Hôtesses et stewards d'Air France rejettent le plan d'économies

Les principaux syndicats d'hôtesses et stewards d'Air France ont rejeté jeudi le plan d'économies de la compagnie déficitaire, premier accroc au processus mené depuis début janvier par son PDG, Alexandre de Juniac. Le plan prévoit 5.122 suppressions de po - -
par Cyril Altmeyer
PARIS (Reuters) - Les principaux syndicats d'hôtesses et stewards d'Air France ont rejeté jeudi le plan d'économies de la compagnie déficitaire, premier accroc au processus mené depuis début janvier par son PDG, Alexandre de Juniac.
La mise en oeuvre de ce plan, qui prévoit 5.122 suppressions de postes afin de réduire de 20% les coûts de la compagnie d'ici fin 2014, constitue un test crucial en France au moment où d'autres entreprises dans lesquelles l'Etat est présent, comme PSA, se débattent avec des difficultés.
Alexandre de Juniac a réaffirmé mardi que le plan "Transform 2015", déjà accepté par le personnel au sol, qui représente la grande majorité des effectifs d'Air France, serait appliqué même si les hôtesses et stewards le rejetaient.
Les trois syndicats représentatifs des hôtesses et stewards ont mené des référendums. Les adhérents de l'UNSA-PNC et du SN-PNC ont rejeté le plan à 95,6% et 80,8% des voix respectivement, tandis que ceux de l'UNAC l'ont approuvé à 54,8%.
Même s'il est le premier syndicat des hôtesses et stewards, l'UNAC n'atteint pas le seuil de 30% des voix nécessaires à l'adoption du plan.
L'accord actuel des personnels navigants commerciaux - qui sont près de 15.000 sur un total de 49.301 salariés sous contrat français - court jusqu'en mars 2013. Les sureffectifs dans cette catégorie de personnel sont estimés à 904 personnes.
"Nous allons demander une réouverture des négociations", a déclaré à Reuters Jean-Marc Quattrochi, délégué général de l'UNAC d'Air France, qui était favorable au plan. "On ne peut pas se permettre de rester sans accord".
UNE PRIME POUR TRAVAILLER CHEZ TRANSAVIA
A l'issue d'une audition à l'Assemblée nationale, Alexandre de Juniac a cependant dit mardi à des journalistes qu'il était hors de question de revenir à la table des négociations avec les personnels navigants commerciaux (PNC) en cas de rejet du plan, par souci d'équité avec les autres catégories de personnel.
Air France imposera alors aux hôtesses et stewards un accord moins favorable que la version négociée à l'issue d'une longue série de réunions, a-t-il dit aux députés.
"C'est une copie globale trop lourde même si on est conscient de la situation économique. Le cumul de tout ne va pas être soutenable du point de vue physique", a pointé de son côté Sonia Mitic, secrétaire de section du SN-PNC à Air France.
Elle a souligné l'effet conjugué d'une accélération des rotations des équipages et d'une réduction du personnel à bord, sur fond d'efforts demandés en matière de rémunération.
"La direction manque de transparence concernant les autres catégories", a-t-elle ajouté, faisant référence aux différents accords négociés selon les personnels.
Du côté des pilotes, le résultat du référendum en cours sur le plan ne sera connu qu'à mi-août.
La direction d'Air France a proposé à une soixantaine de pilotes volontaires d'aller travailler pendant trois ans dans sa filiale "low cost" Transavia France, promise à une montée en puissance.
Ils percevront pour cela une prime dont le montant sera directement corrélé à leur niveau de rémunération, a précisé un porte-parole d'Air France.
"Par souci d'équité, un dispositif d'incitation similaire a été proposé aux syndicats de PNC, qui l'ont refusé", a-t-il dit.
La compagnie Air France, largement responsable des pertes d'Air France-KLM, prépare un plan de restructuration censé permettre au groupe d'économiser deux milliards d'euros en deux ans et demi afin de réduire sa dette d'autant.
Un comité central d'entreprise (CCE) examine ce jeudi les mesures destinées à accompagner la suppression de 2.056 postes chez les personnels au sol, qui ont accepté le plan le 10 juillet.
Edité par Matthieu Protard