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Hello Barbie, la poupée qui espionne les enfants

Hello Barbie, la nouvelle poupée de Mattel, fait déjà polémique.

Hello Barbie, la nouvelle poupée de Mattel, fait déjà polémique. - Capture YouTube

A peine présentée, la nouvelle poupée de Mattel, baptisée sobrement "Hello Barbie", fait déjà polémique. Selon l'hebdomadaire allemand Stern, elle serait capable d'enregistrer les conversations des enfants et d'en faire une base de données.

La nouvelle création de Mattel n'aura pas attendu longtemps pour faire parler d'elle. A peine créée, "Hello Barbie" se voit déjà affublée d'un surnom, "Barbie Stasi", en référence à la redoutable police politique de l'ex-RDA, l'ancienne Allemagne de l'Est. En cause? Le logiciel d'enregistrement dont elle est dotée, qui lui permet de dialoguer avec les enfants, mais aussi de transmettre chaque son émis autour d'elle à un serveur de Mattel, grâce à une technologie appelée ToyTalk.

Barbie, dont les ventes ne cessent de chuter, ne risque pas de redorer son image avec cette poupée. En tout cas, pas aux yeux des parents. Selon Slate, qui rapporte les propos de l'hebdomadaire allemand Stern, "elle enregistre en permanence l'ensemble des sons émis dans son environnement. Si elle reconnaît que quelqu'un est en train de parler, la poupée enregistre ce qui est dit et le transmet à un serveur Mattel. La langue est analysée là-bas et une réponse adéquate est générée".

Les centres d'intérêts des enfants recueillis dans une base de données?

Mieux, ou pire, cette poupée connectée pourrait même analyser les centres d'intérêts des enfants. "On imagine aisément la valeur que représente pour un fabricant de jouets une base de données utilisable qui recense les goûts des enfants", précise l'hebdomadaire allemand. L'obtention de telles informations, véritable atteinte à la vie privée des plus jeunes d'entre nous, a de quoi effrayer. Difficile de croire que les parents américains – la poupée ne sera commercialisée qu'aux Etats-Unis – puissent avoir envie d'offrir un tel logiciel espion à leurs bambins.

Avec cette poupée connectée, qui sera commercialisée en fin d'année, Mattel s'offre une nouvelle épine dans le pied. En 2014 déjà, Barbie ingénieure informatique avait essuyé bon nombre de critiques. Le fabricant de Barbie avait alors édité un livre dépeignant la poupée comme nulle en informatique, avant de s'excuser, entraînant son retrait des ventes sur le site Amazon. En outre, depuis quelque temps, les alternatives à ces poupées aux formes décriées pullulent sur le web. C'est le cas de Lammily, la poupée "normale" imaginée par l'Américain Nicolay Lamm, qui a rencontré un véritable succès dès son lancement, loin des lignes irréalistes de la bimbo Barbie.

A. Dt