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Société

Grossesse: les femmes doivent consulter avant même d'être enceinte

60.000 des bébés naissent prématurément en France, soit 7% des naissances.

60.000 des bébés naissent prématurément en France, soit 7% des naissances. - Gérard Julien - AFP

Avant d'envisager une grossesse, il est nécessaire d'aller voir son médecin. Peu de femmes semblent le savoir puis qu'un tiers d'entre elles tombent enceinte sans être préparées personnellement ou médicalement, révèle une enquête. Un phénomène qui accentue les risques de naissances prématurées.

La grossesse dure neuf mois, mais se prépare aussi des mois avant. Bien que les femmes soient sensibilisées aux risques de l'alcool et du tabac, elles sont encore trop peu nombreuses à consulter un médecin avant de tomber enceinte, selon une enquête Opinionway pour la fondation PremUp, un réseau de recherches et de soins en périnatalité. 

Plus du tiers des femmes, 36%, entament ainsi un projet de grossesse sans préparation personnelle ou médicale. "Les femmes n'ont toujours pas le réflexe de se dire j'ai un projet de bébé, je consulte", résume Albane Tresse, la porte-parole de la Fondation PremUp. Et ce manque de prise en charge précoce pourrait entraîner un nombre plus important de naissances prématurées.

Des consultations de plus en plus tardives

Selon cette enquête réalisée auprès de 1.010 personnes, seulement 12% des femmes assurent avoir consulté un médecin avant l'arrêt de toute contraception, et seulement 14% après, soit 26% avant de tomber enceintes. Les autres ont donc attendu les premiers signes de la grossesse avant de débuter un suivi médical, un phénomène qui inquiète particulièrement les spécialistes. 

Car même enceintes, si 86% des femmes affirment avoir respecté toutes les étapes du suivi médical (consultations et échographies) et 83% avoir fait attention à la prise de médicaments sur ordonnance et sur l'automédication, 10% d'entre elles ne consultent pour la première fois qu'après la fin du premier trimestre de grossesse. Un chiffre qui a doublé depuis 2003.

Pour la fondation PremUp, la préparation à la grossesse, tant en termes de recueil d'informations que de visites chez le médecin, va dépendre également largement du milieu social. Les femmes à faible revenu, à faible niveau d'éducation ou celles qui ne sont pas en couple étant les moins bien préparées. 

98% des femmes conscientes des risques du tabac et de l'alcool

A ce manque d'information s'ajoute également une méconnaissance de certains facteurs liés à la grossesse. Si 98% des Françaises sont conscientes des risques liés au tabac, à l'alcool ou aux drogues, entre 19 et 30% affirment pour autant ne pas avoir modifié leur comportement. Pis, d'autres facteurs qui mettent en péril l'enfant sont encore mal connus comme l'isolement ou les difficultés à parler français. 

Il en va de même pour certaines pathologies : si le sida est bien identifié (84%), le diabète n'est cité que par 64% des femmes, et l'hypertension artérielle, par seulement 57% des femmes interrogées alors qu'elle est l'une des complications les plus courantes et redoutées avec un risque de pré-éclampsie.

60.000 naissances prématurées par an

Face à ces données, la fondation PremUp rappelle que la moitié des accouchements prématurés ne sont pas spontanées mais provoquées par les équipes médicales, dès lors que la poursuite de la grossesse met en danger la vie de la mère ou de l'enfant. 

Les accouchements prématurés, qui touchent environ 60.000 bébés par an, soit 7% des naissances, sont notamment favorisés par les grossesses multiples et l'augmentation régulière de l'âge des mères, mais également par de mauvaises conditions socio-économiques. Et malheureusement par une prise en charge trop tardive de certaines femmes enceintes. 

J.C. avec AFP