Grand débat: "une perte de temps et d'argent", pour Jérome Rodrigues

Jérôme Rodrigues lors de la manifestation du 2 février - FRANCOIS GUILLOT / AFP
Grièvement blessé à l'œil il y a quelques semaines en marge d'un rassemblement parisien de gilets jaunes, Jérôme Rodrigues réagissait ce lundi au grand débat, dont les premières conclusions ont été présentées par le Premier ministre Edouard Philippe.
"Deux mois de débat pour que la première information à ressortir, c'est une exaspération fiscale?", s'est-il agacé, avant d'affirmer que ces dernières semaines ont été une "perte de temps et d'argent".
Il a également déploré l'absence du referendum d'initiative citoyenne (RIC), qui figure pourtant parmi les revendications les plus demandées sur la plateforme le-vrai-débat.fr lancée par des "gilets jaunes". Edouard Philippe avait estimé que le gouvernement devait "baisser plus vite les impôts" appelant également à "construire les outils d'une démocratie plus délibérative".
"Ils ont fait deux mois de débat pour qu'au final, la première information à ressortir, c'est une exaspération fiscale? Mais le 17 novembre, on est descendu pour quoi? A défaut de parler de violences, il aurait peut-être fallu nous écouter", a ironisé Jérôme Rodrigues,
"Pas représentatifs"
Baisser les impôts, "c'est l'éternelle promesse présidentielle", a-t-il estimé: "Depuis que je suis gamin, il n'y a pas une présidentielle sans qu'on parle du trop-plein de fiscalité, qu'on promette de baisser les impôts et au final, on n'en voit jamais la couleur".
"On a conscience que Macron ne retient que ce qui l'arrange", a ajouté Jérôme Rodrigues. "Pour ce qui est d'être plus participatif au niveau des décisions politiques, j'ai du mal à croire qu'on pourra avoir un poids et une implication plus importants sur les décisions. (...) Il n'y a pas le RIC alors que sur le vrai-débat.fr, c'est la principale remontée avec le vote blanc et le casier vierge des élus."
"Les gens qui ont participé ne sont pas représentatifs de l'ensemble des citoyens de France. Nous, par exemple, en tant que 'gilets jaunes' on n'a pas forcément été conviés (aux débats), on était bloqués dix kilomètres avant (les lieux des débats)" par les forces de sécurité.
Le bilan gouvernemental, "c'est le résultat de ceux qui ont pu, ou la chance, d'y participer", a-t-il estimé. "Je ne suis pas réfractaire à toute forme de débat dans le fond mais dans la forme où il a été mené, c'est du grand blabla", a-t-il affirmé.