Google Glass: un Marine américain serait le premier cas d'addiction

Un homme avec des Google Glass le 24 avril 2013 à Berlin (illustration). - Ole Spata - DPA - AFP
C'est un cas digne de la science-fiction: des Google Glass sont presque devenues l'extension naturelle d'un homme. Un Américain de 31 ans a été décrit comme le premier cas d’addiction aux Google Glass dans la revue américaine Addictive Behaviors. L’homme en question avait l’autorisation de porter ses Google Glass dans le cadre de son emploi pour la Marine américaine. Elles lui permettaient de travailler plus vite lorsqu’il listait les véhicules des convois.
Mais peu à peu, le sujet n’a plus retiré ses Google Glass que pour dormir ou se laver, jusqu'à les porter 18 heures par jour. Les scientifiques expliquent même qu’"il commençait à vivre ses rêves à travers un écran ressemblant à celui du dispositif".
Il portait sans cesse la main à sa tempe
Les médecins soulignent que le trentenaire avait des antécédents d’addiction à l’alcool, de troubles de l’humeur, qu’il était dépressif, présentait des signes de phobie sociale et de troubles obsessionnels compulsifs. C'est avant tout pour ses problèmes liés à l'alcool, qu'il a été invité par ses soignants à suivre une cure de désintoxication en Californie en septembre 2013.
Lors de cette cure, alors qu’on lui avait ôté ses Google Glass à l'arrivée, les soignants ont noté qu’il continuait à porter la main à sa tempe et à tapoter avec son index comme pour les allumer. Ils ont aussi noté que leur patient, irrité et frustré qu’on l’ait privé de ses lunettes, présentait des troubles de la mémoire à court terme. Ils ont conclu que le Marine présentait une dépendance à ses Google Glass.
Un trouble amené à se développer
S’il s’agit d’une première, les auteurs du rapport ont toutefois rapproché ces symptômes d'un trouble de la dépendance à Internet. Bien que n’étant pas reconnu comme diagnostic clinique, ce trouble se manifeste par un dysfonctionnement mental et émotionnel sévère dans les activités quotidiennes en raison d’une consommation excessive des technologies et d’Internet, expliquent-ils. Andrew Doan, co-auteur du rapport, explique dans le Guardian que "cela va prendre quelque temps avant que nous réalisions que c’est réel", rappelant que "les gens ont cru un temps que l’alcoolisme n’était pas problématique".
Dans le cas du jeune homme américain, la cure s'est avérée efficace. A l'issue de 35 jours de soins, il avait amélioré sa mémoire à court terme, se sentait moins irritable et avait moins le tic de porter sa main à la tempe pour allumer ses Google Glass. "Il a dit que le manque des Google avait été plus difficile à vivre que celui de l’alcool", selon le Dr Andrew Doan. Visiblement confiant dans son rétablissement, le Marine devait suivre un programme afin de régler son problème avec l’alcool. En revanche, d’après l’étude, il continuait parfois voir comme à travers ses Google Glass dans ses rêves.