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Fermeture de ses comptes bancaires: le FN nie tout mouvement frauduleux

Marine Le Pen et Wallerand de Saint-Just lors d'une conférence de presse sur la fermeture des comptes bancaires du Front national par la Société générale, le 22 novembre 2017 à Paris

Marine Le Pen et Wallerand de Saint-Just lors d'une conférence de presse sur la fermeture des comptes bancaires du Front national par la Société générale, le 22 novembre 2017 à Paris - JACQUES DEMARTHON / AFP

La Société générale a évoqué "des exigences réglementaires" pour justifier la fermeture des comptes détenus par le Front national. Mais pour les membres du parti, il n'existe aucun motif valable.

Elle estime être victime d'une "fatwa bancaire". Marine Le Pen s'est insurgée mercredi contre la Société Générale qui a réclamé la fermeture de tous les comptes détenus par le Front national. Une décision contre laquelle la présidente du parti frontiste a décidé de porter plainte pour discrimination. Il y a toutefois peu de chances que Marine Le Pen obtienne gain de cause, dans la mesure où une banque peut décider unilatéralement de la fermeture du compte d'un de ses clients. Avec une seule obligation: notifier sa décision par lettre recommandée, et respecter le préavis prévu dans la convention de compte. L'établissement bancaire n'est en revanche pas tenu légalement de motiver sa décision, sauf si le compte a été ouvert après activation de la procédure de droit au compte.

Face aux accusations de Marine Le Pen, la Société Générale a fait savoir que "ses décisions en matière d'ouverture et fermeture de compte sont de nature exclusivement bancaire dans le respect des exigences réglementaires, et donc sans aucune considération politique". Une justification qui ne semble pas apaiser les responsables du Front national qui récusent tous mouvements suspicieux sur les comptes du parti.

"Une persécution politique"

"J'affirme qu'il n'y a pas de mouvements irréguliers sur les comptes de Marine Le Pen et du Front national. Tous les comptes sont totalement transparents", a revendiqué Wallerand de Saint-Just, mercredi soir sur BFMTV. "On est vérifié par deux commissaires aux comptes tous les ans, qui transmettent les dossiers à la commission de contrôle des partis politiques qui vérifie à nouveau et qui décide chaque année si oui ou non nous pouvons recevoir la subvention", a rappelé le trésorier du parti. "Des irrégularités ou des dons illégaux seraient immédiatement détectés. C'est n'importe quoi", s'est-il offusqué.

Un point de vue partagé par Sébastien Chenu. Invité sur BFMTV, le député FN du Nord a dénoncé un "scandale démocratique". Interrogé sur d'éventuelles démarches de blanchiment d'argent, le porte-parole du Front national a été catégorique. "Nous n'avons aucun problème bancaire d'aucune sorte. Nous avons une relation normale avec cette banque depuis de très longues années. Si il y avait une suspicion de blanchiment, Tracfin (l'organisme du ministère de l'Économie et des Finances chargé de la lutte contre le blanchiment d'argent et contre le financement du terrorisme) aurait été saisi immédiatement. C'est une persécution politique qui vise à mettre à genou le principal parti d'opposition", a regretté l'élu frontiste.

Mélanie Rostagnat