Ferme des "1.000 vaches": jusqu'à 5 mois avec sursis contre les opposants

Des militants écologistes et altermondialistes se sont mobilisés contre cette ferme aux dimensions jugées industrielles. - Philippe Huguen - AFP
Les neuf militants de la Confédération paysanne ont été condamnés mardi par le tribunal correctionnel d'Amiens à des peines allant de la simple amende à 5 mois de prison avec sursis dans le dossier des dégradations sur le site de la ferme des "1.000 vaches". Un peu plus tôt dans la journée, le procureur adjoint de la République d'Amiens, Françoise Dale, avait requis de 2 à 4 mois de prison avec sursis à l'encontre des militants poursuivis.
De 2 à 5 mois avec sursis
La peine la plus forte a été prononcée contre le porte-parole du syndicat, Laurent Pinatel, qui écope de cinq mois de prison avec sursis et 300 euros d'amende. Cinq autres, quatre accusés comme Laurent Pinatel d'avoir commis des dégradations sur le site de la ferme alors en construction à Drucat-Le Plessiel, près d'Abbeville, et un cinquième poursuivi pour vol, lors d'actions menées en septembre 2013 et en mai 2014, ont également reçu des peines de prison d'au moins deux mois avec sursis.
Quatre des six militants en question, dont Laurent Pinatel, devront s'acquitter d'une amende de 300 euros, tout comme leurs trois camarades qui étaient poursuivis pour refus de prélèvement d'ADN.
Tag géant et dégradations
Principal reproche fait aux militants mis en cause: avoir commis des dégradations sur le chantier de cette ferme située à Drucat, dans la Somme, qui a depuis commencé à fonctionner, à partir de mi-septembre, avec quelques centaines de têtes de bétail.
Dans la nuit du 11 au 12 septembre dernier, une vingtaine de personnes s'étaient introduites sur le chantier de la ferme pour immobiliser les engins de chantier et laisser un immense tag de 250 m de long, "Non aux 1.000 vaches", une action revendiquée par la Confédération Paysanne.
Quelques mois plus tôt, le 28 mai, une cinquantaine d'agriculteurs venus de toute la France avaient pénétré sur le chantier de la ferme afin de "démonter" une partie des installations, selon la Confédération paysanne. Le porteur du projet avait parlé lui de "saccage", évoquant des dégâts qui devaient dépasser "vraisemblablement les 100.000 euros".