Fac de Montpellier: réouverture de l'établissement tendue et sous haute surveillance

Les étudiants en grève devant la faculté de droit de Montpellier le 26 Mars dernier. - SYLVAIN THOMAS / AFP
La faculté de droit de Montpellier, fermée depuis le 23 mars et les violents incidents qui ont notamment abouti à la mise en examen du doyen et d'un professeur, a rouvert ce mardi dans un climat de tension et sous haute surveillance.
Plusieurs cars de CRS à l'entrée
Une seule des grilles du bâtiment principal sur les trois était ouverte dès 07h00, gardée par trois vigiles. De chaque côté de la rue, plusieurs cars de CRS étaient aussi présents. Devant la porte, étudiants, professeurs et personnels doivent présenter leur carte pour accéder au bâtiment.
Dans la nuit du 22 au 23 mars, une dizaine d'hommes cagoulés avaient violemment expulsé d'un amphithéâtre de la faculté des étudiants, syndicalistes et militants hostiles à la loi Vidal sur l'accès à l'université. Mis en cause par des témoins et soupçonnés d'avoir au moins facilité cette expédition punitive, le doyen Philippe Pétel, qui avait démissionné après les violences, et un professeur, ont été mis en examen - pour complicité d'intrusion, et pour violences aggravées également dans le cas du professeur. Les deux ont aussi été suspendus de leurs fonctions.
"Justice en fac de droit"
Ce mardi matin, quelques dizaines d'étudiants, syndicalistes et militants opposés à la réouverture de la faculté se sont assis sur les marches devant la porte d'accès. Immédiatement encadrés par des CRS, ils ont scandé "Justice en fac de droit, on n'oublie pas, on pardonne pas".
"Une dizaine de personnes cagoulées qui ont participé aux violences n'ont pas été identifiées", a souligné Logan Richard, doctorant et membre du comité de mobilisation qui avait appelé à cette manifestation. "Les étudiants ont peur de revenir à la fac, rien n'est apaisé, la situation est explosive".
Le comité de mobilisation dénonce un "climat de profonde fracture, une partie de la faculté soutenant très clairement Philippe Pétel, autant que l'omerta". "Foutez-nous la paix, laissez nous étudier", lance un étudiant au groupe de protestataires en entrant dans le bâtiment.