Fac de Montpellier: début de l'enquête administrative sur l'intrusion d'hommes cagoulés

C'est le chien du promeneur qui a déterré la boîte où se trouvait le nourrisson mort. - AFP
Une enquête administrative, dont les conclusions devraient être "rapidement" remises, a débuté ce lundi sur l'intrusion violente d'hommes cagoulés à la faculté de droit de Montpellier, où les tensions entre étudiants restaient vives après les incidents survenus en fin de semaine dernière.
Un rapport remis "rapidement"
Deux inspecteurs de l'Inspection générale de l'administration de l'Éducation nationale et de la Recherche (IGAENR), mandatés par la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal, ont été accueillis à la mi-journée au rectorat.
La rectrice Béatrice Gille a assuré que le rapport des inspecteurs serait remis "rapidement" à la ministre, sans autre précision, dénonçant des violences "inacceptables". "La mission que nous avons est de faire toute la lumière sur les événements et de recueillir tous les éléments qui ont favorisé cette intrusion", a déclaré de son côté à la presse l'inspectrice Françoise Boutet-Waiss.
Affrontements entre étudiants ce lundi
Le président de l'Université de Montpellier, Philippe Augé a quant à lui déclaré qu'il espérait que l'enquête administrative aboutisse "rapidement à des conclusions, notamment sur les auteurs de ces faits". Il a précisé avoir reçu ce lundi des étudiants, ajoutant que la faculté serait à nouveau ouverte "lorsque le climat sera serein et apaisé". Philippe Augé a dit espérer que cette réouverture pourrait intervenir "avant la fin de la semaine".
Parallèlement à l'enquête administrative, le parquet de Montpellier a également ouvert une enquête pour violences en réunion et avec arme après la plainte déposée par l'université et cinq étudiants.
Ce lundi matin, plusieurs centaines d'étudiants pro et anti-blocage se sont affrontés verbalement dès 08h00 devant les grilles baissées de la faculté de droit, fermée par la direction après les violences survenues dans la nuit de jeudi à vendredi et visant des jeunes qui protestaient contre la nouvelle loi Vidal sur l'accès à l'université.
Un comité de soutien
"On veut étudier, on veut pas être bloqués", "Rendez-nous nos facs!", criait un premier groupe d'étudiants. Sur leurs pancartes, "Présomption d'innocence", "Non à la diffamation": au coeur notamment de l'opposition entre les deux blocs, le doyen de la faculté de droit Philippe Pétel, qui a démissionné dans la foulée des incidents.
Après l'expulsion brutale par des hommes cagoulés et armés de bâtons d'étudiants qui occupaient un amphithéâtre de la faculté, des étudiants et des syndicats ont mis en cause Philippe Pétel, assurant notamment que des professeurs - dont les noms et les photos circulent sur les réseaux sociaux - auraient participé à l'expédition punitive.
Face aux "anti-blocage", un "comité de mobilisation de la faculté de droit et science politique" organisait ce lundi un "rassemblement pour la reconnaissance publique des violences" en "soutien aux victimes" et réclamaient "Des études sans fascistes" et de la "Justice en fac de droit". Dans l'après-midi, les abords de la fac fermée étaient à nouveau déserts.
Plusieurs universités mobilisées
Le coup de force survenu à Montpellier a suscité de vives réactions parmi les étudiants d'autres villes également, et des étudiants de l'université de Lille 2 ont appelé ce lundi à une mobilisation nationale pour mercredi, contre la sélection à l'université et les "interventions policières" dans les campus. A Bordeaux, où le site de la Victoire de l'université (3.000 étudiants) est bloqué depuis le 15 mars, une manifestation contre les violences est également prévue mercredi à 13h00.
Des étudiants dénonçant la sélection sociale qu'introduit, selon eux, la nouvelle loi Vidal sur l'accès à l'université bloquent l'université montpelliéraine de Lettres Paul Valéry depuis mi-février. Ce blocus et son extension à la faculté de droit divisent étudiants et enseignants.
Mardi matin, une assemblée générale à "Paul Va" devrait à nouveau mobiliser les deux camps.