Extension de Roland-Garros: pour les opposants la Fédération française de tennis est "au-dessus des lois"

La justice se prononce ce jeudi sur les travaux d'extension de Roland-Garros. Depuis plusieurs années, les opposants bataillent pour réclamer l'arrêt des travaux autour des Serres d'Auteuil.

Les travaux d'extension de Roland-Garros vont-ils se poursuivre? Le tribunal de grande instance de Paris doit donner sa réponse ce jeudi. Une demande formulée par les héritiers de l'architecte des serres Jean-Camille Formigé qui estiment que la construction d'un nouveau cour de tennis dans le parc adjacent viendra dénaturer le jardin.

Mais en constatant les travaux déjà effectués dans le jardin, Lise Bloch-Morhange fondatrice du collectif Sauvons les serres d'Auteuil estime que le mal est déjà fait. Photos à l'appui, elle montre le chantier occupé par des pelleteuses, lors de la destruction des "serres chaudes".

"Les travaux se sont tranquillement poursuivis, ce qui prouve que la Fédération française de tennis est au-dessus des lois", juge-t-elle.

Le projet d'agrandissement de Roland-Garros prévoit la destruction des serres les plus modernes du jardin, les serres chaudes et les serres techniques. Mais pour Lise Bloch-Morhange, leur destruction et la construction du cour de tennis est un déchirement. "Ce stade de 5.000 place dénaturerait, amputerait et bétonnerait l'un des plus beaux jardins de Paris et ce serait une dénaturation irréversible", assure-t-elle. 

"Une spoliation d'un bien public"

Une pétition lancée par le collectif contre ce projet a recueilli la signature de 80.000 personnes, dont celle de Christine Nedelec, secrétaire général de SOS Paris. "Il n'y a eu aucun dialogue avec la Fédération française de tennis, ni avec la mairie de Paris d'ailleurs. C'est un kidnapping, mais c'est surtout une spoliation d'un bien public", dénonce-t-elle. 

La Fédération française de tennis (FFT) assure au contraire que les décision ont été prises en concertation avec les différents acteurs et dans le respect de l'esprit des jardins.

"Je rappelle qu'on ne touche pas aux serres de Jean-Camille Formigé, on n'y met même pas les pieds, donc on se comporte extrêmement bien avec la nature et l'environnement. Et le projet de Roland-Garros sera beaucoup plus écologique que le site actuel", se défend Jérémy Botton, directeur de la FFT.

Dans le projet, la FFT a prévu la construction d'un cour semi-enterré qui devrait selon elle s'intégrer dans le jardin. Si les travaux reprennent, le nouveau site de Roland-Garros sera terminé en 2020.

C. B avec Thomas Pernette