Ex-agent de la DGSE tué: pour sa mère, "il devait gêner quelqu'un"

Pour Ginette Forestier, son fils "s'est fait piéger, c'est sûr. Il est tombé dans un guet-apens" avant d'être "exécuté", selon ses mots.

"Il s'est fait piéger, c'est sûr. Il est tombé dans un guet-apens". Ginette Forestier, mère de l'ex-agent de la DGSE (Direction général de la sécurité extérieure) tué par balles en Haute-Savoie, prend la parole ce jeudi, dans Le Parisien et sur RTL. Elle décrit un homme qui "aimait son pays", "un baroudeur" et "un bon professionnel de la sécurité" qui "devait gêner quelqu'un".

Ex-militaire et ancien membre du service Action de la DGSE, Daniel Forestier a été tué par balles le 21 mars à Ballaison en Haute-Savoie. Son corps a été retrouvé atteint de cinq balles au thorax et à la tête, gisant à côté d'une voiture garée sur un parking de la petite commune. Il était soupçonné, ainsi qu’un autre ancien de la DGSE, d’avoir projeté le meurtre de Ferdinand Mbaou, un opposant au président congolais Denis Sassou-Nguesso.

"Mon fils a été exécuté"

Pour sa mère, il est clair que le meurtre de Daniel Forestier a été commandité.

"Mon fils a été exécuté, il s'est fait piéger, c'est sûr. Il est tombé dans un guet-apens", déclare-t-elle au Parisien. "Il y a quand même un côté politique, il devait vraiment gêner quelqu'un. On ne fait pas exécuter quelqu'un comme ça, quand on prend un tueur professionnel il faut quand même bien le vouloir", continue-t-elle sur RTL.

Cette thèse découle de propos que Daniel Forestier aurait tenu auprès de son frère et de sa soeur, peu de temps avant d'être tué.

"Dans les deux mois qui ont précédé, à deux reprises il a dit à son frère et à sa soeur: 'S'il m'arrivait quelque chose, vous vous occuperez bien de maman'", assure Ginette Forestier à la radio.

Elle déclare également ne pas avoir été au courant de son passé d'espion au sein de la DGSE, mais selon elle, Daniel Forestier avait déclaré à sa femme: "Je ne vous dis rien comme ça vous ne serez pas en danger". La mère déclare au quotidien francilien être "révoltée" par la mort de son fils. "Je pense qu'il a eu la vie qu'il a voulue. C'est sa fin qui me choque".

Salomé Vincendon