Euro 2016: les fan zones n'ont pas attiré les foules

Prévue pour 80.000 personnes, la fan zone de Marseille n'en a attiré que quelques milliers vendredi soir. - Bertrand Langlois - AFP
Si le match France-Roumanie a battu des records d'audience télé, attirant plus de 14 millions de téléspectateurs, les fan zones ont bien moins fait le plein de supporters, alors que d'importants moyens avaient été mis en place pour assurer leur accueil comme leur sécurité.
À Paris, entre 41.000 et 45.000 spectateurs avaient pris place sur la zone du Champs-de-Mars pour assister au match, bien loin de sa capacité maximale de 92.000 personnes. Répétition de Marseillaise, baby-foot, selfies devant la Tour Eiffel: l'ambiance était festive et familiale, en présence de nombreux supporters étrangers, anglais, irlandais et suédois notamment.
Des spectateurs enthousiastes, malgré les patrouilles des gendarmes mobiles rappelant que l'Euro est organisé dans un contexte de menace d'attentats jihadistes très élevée. La préfecture de police de Paris n'a fait état d'aucun incident vendredi soir, tandis qu'au Stade de France, les mesures de sécurité drastiques ont très bien fonctionné.
Pas de psychose
En province non plus, les fans de football ne s'étaient pas déplacés en masse. À Lille, 17.000 personnes s'étaient retrouvées sur l'esplanade entre les deux gares, prévue pour 25.000. La fan zone de Marseille, qui peut accueillir 80.000 personnes en bord de mer, n'avait attiré que quelques milliers de spectateurs. Palpations, fouille des sacs, bagages passés au scanner, caméras de surveillance: les autorités ont déployé tout un arsenal pour assurer la sécurité de l'événement.
"Vous savez, tout ce dispositif policier me rappelle Belfast il y a dix ans", explique Terry Stevenson, 69 ans, arrivé mardi d'Irlande du Nord. "Mais vous ne pouvez jamais avoir 100% de sécurité. Les gens doivent l'accepter, c'est tout", ajoute-t-il sur la place Bellecour de Lyon qui a accueilli environ 14.000 supporters selon la mairie, alors que 20.000 étaient attendus.
Les tarifs de la buvette mis en cause
"Il ne faut pas tomber dans la psychose: c'est la fête du foot aujourd'hui", approuve Léon Raza, 56 ans, venu de Nouvelle-Calédonie avec son épouse.
Si la peur des incidents peut tout de même en avoir retenu quelques uns d'assister au match au sein de la foule, un autre facteur a peut-être pesé dans la balance. Selon le Parisien, les 80.000 spectateurs venus assister jeudi soir au concert de David Guetta à la fan zone parisienne avaient en effet peu apprécié... les tarifs de la buvette. À 3,50 euros la simple bouteille d'eau alors qu'il est interdit d'apporter ses propres boissons, on comprend que certains aient préféré rester chez eux.