BFMTV
Société
Alerte info

Etat d'urgence: un couvre-feu instauré à Sens, dans l'Yonne

BFMTV
Le quartier visé par le couvre-feu a fait l'objet de saisies d'armes lors de perquisitions menées depuis les attentats vendredi dernier, à Paris et Saint-Denis.

Pour la première fois depuis la déclaration de l'état d'urgence, un couvre-feu a été décrété vendredi pour ce week-end dans un quartier sensible de Sens, dans l'Yonne. Ce couvre-feu "prend effet à compter de vendredi 20 novembre, 22h jusqu'au lundi 23 novembre - 6h", selon la préfecture de l'Yonne. Une porte-parole a précisé que la mesure interdisait "la circulation piétonne et routière, sauf les véhicules d'urgence, les soirs entre 22h et 6h".

Ce couvre-feu fait suite à des perquisitions administratives menées dans la nuit de jeudi à vendredi, qui "ont donné lieu à la découverte d'armes non autorisées et de faux papiers". La préfecture a ajouté que des personnes avaient été placées en garde à vue, sans en préciser le nombre.

Des événements annulés

Selon la députée-maire Les Républicains de Sens, Marie-Louise Fort, ce couvre-feu vise "la sécurisation de la population sénonaise" après les saisies d'armes et de faux papiers. Interrogée, Marie-Louise Fort a rappelé que le quartier des Champs-Plaisants représente "presque un tiers de la population" de cette ville d'environ 25.000 habitants. C'est "un quartier populaire", où se déroulent des "incidents comme des caillassages ou des feux de poubelles".

Conséquence du couvre-feu: un concert et une soirée festive organisés ce week-end par la Maison de la culture et de la jeunesse (MJC) sont annulés, a déploré son directeur, Yannick Grimaud. La fermeture des bâtiments municipaux à 19h va également priver les adhérents des activités culturelles proposées en soirée. "J'ai le sentiment que les terroristes ont gagné puisqu'on ferme un lieu où la laïcité s'exprime", a regretté Yannick Grimaud, qui a observé "beaucoup plus de calme" dans le quartier depuis le jour des attentats à Paris et Saint-Denis qui ont fait 130 morts et plus de 350 blessés.

Perquisitions et assignations à résidence

Dans le cadre de l'état d'urgence, aux termes de la loi de 1955, les préfets ont la possibilité d'"interdire la circulation des personnes ou des véhicules" dans certains lieux ou à certaines heures, ou d'instituer "des zones de protection ou de sécurité où le séjour des personnes est réglementé". Ce qui permet donc la mise en place de couvre-feux.

Depuis l'entrée en vigueur de l'état d'urgence le 13 novembre, "les forces de l'ordre procèdent chaque nuit à des perquisitions", sans lien direct avec les attentats, "décidées par les préfets" et "des assignations à résidence sont prononcées par décision ministérielle", avait déclaré mercredi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

A.-F. L. avec AFP