En France, plus d'un million de femmes victimes d'injures sexistes en 2017

86% des injures sexistes ont été proférées dans la rue ou le métro - AFP
En France, il est encore possible de se faire insulter parce que l'on est une femme. C'est en tout cas ce que révèle une enquête du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE) publiée ce jeudi dans Le Parisien.
Une femme sur vingt
En 2017, 1,2 million de femmes ont été victimes d'au moins une injure sexiste, soit quasiment une femme sur vingt. Une infraction pourtant passible de 750 euros d'amende.
Insulter une femme devient presque banal, puisque "l'humour et les injures sexistes bénéficient d'une grande tolérance sociale", explique ainsi l'HCE au quotidien. En effet, cette même année, seules quatre condamnations ont été prononcées pour ces faits et 3% des victimes ont porté plainte.
Parmi les injures les plus récurrentes, le terme "salope" revient le plus souvent (27%), suivi de "pute" (21%) et de "connasse" (16%).
L'instance consultative détaille également le contexte de ces insultes, très souvent proférées par des anonymes dans la rue et dans les transports en commun pour 86% des cas.
"Jamais trop homme"
Pour autant, le Haut Conseil à l'égalité affirme que femmes et hommes sont égaux face aux insultes. Les hommes en sont également victimes, mais les termes employés ne sont pas les mêmes et ces derniers se font rarement attaquer sur leur sexe.
"Les injures envers les hommes ne reposent pas sur l'idée que le fait d'être un homme est intrinsèquement négatif", explique l'HCE. "Un homme ne sera jamais trop homme", conclut l'instance, mais il pourra au contraire être insulté "sur le fait qu'il ne l'est pas assez".