BFMTV
Société

Elle demande le statut d'otage pour sa fille, emmenée en Syrie par son père

Mériam Rhaiem lors d'une conférence de presse organisée le 22 mars 2014, à Lyon. Sa fille Assia a été emmenée en Syrie par son père, fin 2013.

Mériam Rhaiem lors d'une conférence de presse organisée le 22 mars 2014, à Lyon. Sa fille Assia a été emmenée en Syrie par son père, fin 2013. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Mériam Rhaiem, jeune mère de 25 ans, a demandé aux autorités françaises de donner le statut d'otage à sa fille de 23 mois, Assia, emmenée en Syrie par son père, parti combattre aux côtés des jihadistes.

Le cri de désespoir d'une jeune mère. Mériam Rhaiem, 25 ans, a exhorté ce samedi les autorités françaises à reconnaître le statut d'otage pour sa fille de 23 mois, Assia, que son mari a emmenée en Syrie, où il est parti combattre aux côtés d'un groupe jihadiste. "Je veux que le gouvernement français reconnaisse Assia, jeune Française âgée de 23 mois, comme la plus jeune otage française, car oui, c'est une otage", a lancé la jeune femme, lors d'une conférence de presse empreinte d'émotion, à Lyon.

"Il préfère qu'elle meurt en martyre"

Une photo de Mériam avec sa fille Assia.
Une photo de Mériam avec sa fille Assia. © Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

"Je veux qu'elle ait ce qualificatif d'otage au même titre que les autres otages, journalistes ou religieux", a ajouté la maman de la fillette, en présence de son avocat, Me Gabriel Versini-Bullara. La jeune femme, qui habite l'Ain, a dit avoir la certitude que son ex-époux, avec lequel elle a engagé une procédure de divorce et qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt international, se trouve bien en Syrie.

"Son dernier appel, à la mi-janvier, provenait d'un numéro syrien. Il m'a qu'il ne voulait pas ramener Assia en France et qu'il préférait qu'elle meure en martyre. Il m'a assuré qu'elle allait bien et il m'a passé ma fille qui me réclamait: Mama, Mama... C'était horrible", a-t-elle raconté au bord des larmes. "Pourquoi, quand les autorités savent qu'elle est désormais en Syrie, ne l'avouent-elles pas concrètementl devant 66 millions de Français?", a-t-elle demandé.

"C'est ma fille. Elle est française et je veux que les plus hautes autorités françaises interviennent pour elle, car chaque seconde compte", a martelé Mérialm Rhaiem, qui entend, avec ce cri de désespoir, "toucher l'opinion publique".

Pétition et marche symbolique

A cette fin, elle a également annoncé le lancement d'une pétition et l'organisation prochaine "d'une marche symbolique pour les enfants de notre République", avec d'autres familles d'enfants mineurs qui se trouvent sur le sol syrien. Le 14 octobre dernier, le père de la fillette ne l'avait pas ramenée à sa mère, après avoir passé la journée avec Assia comme tous les lundis.

Il avait ensuite quitté la France par la route pour rejoindre la Turquie, d'où il l'avait appelé régulièrement, lui demandant de le rejoindre. Il avait aussi annoncé son intention de passer la frontière turco-syrienne avec leur fille pour rejoindre le Front al-Nosra, groupe jihadiste en lutte contre le régime de Bachar al-Assad.

Selon Me Versini-Bullara, son époux s'était "radicalisé après un voyage à La Mecque", lui demandant par exemple de porter le voile, lui reprochant de travailler ou lui interdisant de faire écouter de la musique à leur enfant.

A.S. avec AFP