Vers une fermeture des écoles? Enseignants et parents d'élèves ont "un sentiment de gâchis"

Alors que l'épidémie de Covid-19 monte en puissance, et que le nombre d'élèves contaminés par le virus a considérablement augmenté ces dernières semaines, Emmanuel Macron s'exprimera ce mercredi soir à 20 heures. L'hypothèse d'une fermeture des écoles tient désormais la corde, selon les informations de BFMTV.
Une situation que des parents d'élèves et représentants du monde enseignant jugent inéluctable quant au niveau épidémique, tout en regrettant un manque d'anticipation de l'exécutif. "Là, les parents craquent, on est vraiment à bout, nos enfants aussi", commente ce mercredi sur BFMTV Nageate Belahcen, administratrice nationale de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE).
"Fermeture ou pas, maintenant ce n'est plus tellement ça l'enjeu. L'enjeu aujourd'hui de toutes les familles, c'est de savoir ce qui va se passer quelle que soit la situation, aujourd'hui on s'aperçoit un an après que les moyens n'ont pas été encore une fois mis sur l'Éducation nationale pour anticiper cette situation, alors qu'on connaissait cette situation", déplore-t-elle.
La FCPE regrette un manque de moyens
"On a fait plusieurs propositions à la FCPE, notamment avoir des masques chirurgicaux concernant le protocole, avoir des lieux tiers où on pourrait accueillir des demi-groupes, et aujourd'hui on va nous annoncer encore une fois que les établissements scolaires vont fermer, sans nous donner de solutions intermédiaires", a-t-elle poursuivi. La Fédération réclamait aussi des tests salivaires gratuits pour les enseignants ou encore des capteurs de CO2 pour mesurer la bonne ventilation des salles de classe.
"Ce qu'on aurait voulu entendre de la bouche de l'exécutif, au lieu de se gausser de dire 'on a laissé les établissements ouverts pendant tant de semaines', on aurait aimé entendre l'exécutif nous dire 'voilà, on a mis tant de millions sur la table pour assurer le fait que les établissements allaient rester ouverts ou assurer le fait que les élèves allaient continuer à avoir une scolarité quasiment normale', or ce n'est pas le cas", regrette cette représentante de parents d'élèves.
"Ça fait des mois qu'on alerte"
Sophie Venetitay, secrétaire générale adjointe du Syndicat national des enseignants de second degré (Snes-FSU) se résigne: "La situation sanitaire est grave."
"Ce matin, ce qui domine quand on entend tout ce qui se dit depuis quelques heures, c'est un immense sentiment de gâchis vraiment, parce que ça fait quand même des mois qu'on alerte, qu'on fait des propositions pour éviter d'en arriver là", regrette-t-elle sur BFMTV.
Elle évoque également la stratégie du "tester, tracer, isoler", inefficace selon elle faute de dépistages suffisants malgré les annonces du déploiement de tests salivaires dans les établissements scolaires.
"Il n'y a quasiment pas de tests salivaires. (...) Comment voulez-vous avoir une stratégie 'tester, alerter (sic), protéger' dès lors que le premier pilier de la stratégie n'existe pas, et donc c'est pour ça que ce matin quand on entend tout ce qui se dit, on ne peut pas s'empêcher de ressentir cet immense sentiment de gâchis", insiste-t-elle.
"Aujourd'hui, on souhaiterait vraiment éviter dans la mesure du possible cette fermeture des établissements scolaires, après si jamais elle doit arriver, on regrette qu'il n'y ait pas eu de discussion pour la préparer", conclut l'enseignante.