BFMTV
Education

Vacances : les colonies de vacances n'ont plus la cote

Entre 1995 et 2013, le nombre de jeunes profitant des vacances en colonie a chuté passant ainsi de 14% à 7,5%.

Entre 1995 et 2013, le nombre de jeunes profitant des vacances en colonie a chuté passant ainsi de 14% à 7,5%. - -

Le nombre de jeunes qui partent en colonies de vacances a été divisé par deux depuis 1995 passant de 14% à 7,5%. Hasbeen pour les plus jeunes, trop cher pour leurs parents, les colonies de vacances ne sont plus autant appréciées qu’il y a une vingtaine d’année.

Les colonies attirent de moins en moins de jeunes. S’ils trouvent le concept un peu dépassé, leurs parents eux se plaignent du trou qu’une semaine de colo provoque dans leur porte-monnaie. Entre 1995 et 2013, le nombre de jeunes profitant des vacances en colonie a chuté passant ainsi de 14% à 7,5%.

Le prix, première cause de désertion des classes moyennes

Parmi les causes de cette désaffection, le rapport cite le coût des séjours : le prix d'une semaine de vacances en colonie est de 400 à 600 euros par enfant, avec un coût moyen à la journée de 63 euros, comparé à 10 à 15 euros par jour pour les séjours de scoutisme, et 35 euros pour une journée en centres aérés. « Moi, je fais partie des classes moyenne, je paye pour envoyer mes enfants en vacances et je m’aperçois que ça coûte moins cher de partir en famille que les enfants d’un côté et les parents de l’autre. Il faut choisir et je préfère rester avec mes enfants », confie Laurent sur RMC.
Constat saisissant: ce ne sont pas les ménages les plus défavorisés qui désertent les colonies, mais bel et bien les classes moyennes, qui n'ont pas les moyens de payer les colos nouvelles génération (qui peuvent coûter très chère à cause des activités proposées, et du coût des transports), et qui parallèlement, ne bénéficient pas des aides diverses de la CAF. Conséquence : trois millions de jeunes de 5 à 19 ans, soit 25% de cette classe d'âge, ne partent pas en vacances.

21 propositions pour « réinventer les colos »

Pour lutter contre cette baisse de fréquentation, un rapport parlementaire lance 21 propositions pour "réinventer les colos". Parmi ces propositions : la création d'un fonds national financé par une taxe sur l'hôtellerie de luxe. « Il y a des nuitées qui reviennent à 400 euros. C’est le prix pour une semaine de colonie pour un enfant », explique le député Michel Ménard à l’origine de cette idée de taxe. Autres idées pour rendre plus attractives les colonies de vacances : une plus large distribution des chèques-vacances, une intervention auprès de la SNCF pour des prix plus avantageux ou encore une campagne nationale de promotion.

« On est obligé de proposer quelque chose qui flash »

Olivier Ducelier dirige VIVA Vacances, un organisateur de colonies. Depuis quelques années son métier a complètement changé et il a dû s’adapter pour continuer de séduire parents et enfants. « La colo à l’ancienne c’était : on va vivre ensemble en groupe, balade dans la foret et baignade dans la piscine éventuellement et tout le monde était content. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Les parents laissent partir leurs enfants parce qu’ils ont envie de leur offrir des expériences différentes : de la cuisine pour les plus petits aux animaux pour les amoureux de nature. On est obligé de proposer quelque chose qui flash, qui flatte les enfants et même leurs parents sinon, ils ne viennent pas ».

Tugdual de Dieuleveult avec M. Moulin