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Vacances d’été de 6 semaines : parents et professionnels du tourisme approuvent

Les représentants des parents d'élève saluent la proposition car la France est le pays de l'OCDE qui a déjà le plus de vacances dans l'année.

Les représentants des parents d'élève saluent la proposition car la France est le pays de l'OCDE qui a déjà le plus de vacances dans l'année. - -

Vincent Peillon a annoncé dimanche soir vouloir réduire les vacances scolaires d’été à six semaines, réparties en deux zones. Si la réforme ne sera pas négociée avant 2015, elle provoque déjà la colère de certains enseignants. Des fédérations de parents d’élèves et les professionnels du tourisme, eux, applaudissent.

La réforme du rythme scolaire à peine validée, Vincent Peillon veut aller encore plus loin : réduire les vacances d'été à six semaines, au lieu de huit. Le ministre de l'Education nationale a préconisé dimanche soir, sur BFMTV, cette nouvelle organisation, avec des vacances réparties en deux zones. Un peu plus tard, comme pour tempérer la brutalité de cette annonce, Vincent Peillon a précisé que la mise en place de ce calendrier ne se ferait pas avant 2015: « Quand vous voyez la difficulté sur les rythmes scolaires à passer à 4,5 jours, c'est un sujet dont on commencera peut-être à discuter en 2015 », a dit le ministre.
De son côté, Matignon a fait savoir qu'un tel projet qui risque de déplaire à certains professeurs n'était « pas à l’ordre du jour actuellement, comme l'a indiqué Vincent Peillon ». Cette piste « sera peut-être évoquée après 2015 ».

« Les vacances sont trop longues »

Jean Jacques Hazan, le président de la FCPE, principal syndicat des parents d'élèves, applaudit. « Les vacances sont trop longues. Personne ne sait vraiment quoi faire avec les enfants pendant 8 à 9 semaines. Les vacances des Français ont beaucoup évolué, en particulier avec les 35 heures et des vacances plus morcelées. C’est quelque chose qui correspond à un besoin éducatif, parce qu’une rupture de six semaines, c’est beaucoup pour des enfants qui ont un peu de difficulté. Notre pays est le seul dans l’OCDE à avoir aussi peu de journées scolaires : 140 jours de classe par an, alors que la moyenne est plutôt autour de 187 ou 188. Et la réalité, c’est qu’il y a autour de trois millions d’enfants qui ne partent pas en vacances ».

« Un dispositif qui pose des problèmes importants »

Mais à en croire le co-secrétaire général du SNES (syndicat national des enseignants du second degré) Daniel Robin, la réforme, en l'état, est inapplicable. « Je trouve que c’est un dispositif qui pose des problèmes importants. A partir du moment où une zone va sortir plus tard, ça veut dire que le baccalauréat se terminera à la fin du mois de juillet. Et en même temps, il y a des zones qui reprendront dès le 15 août. Et on sait bien qu’à la fin du baccalauréat, un certain nombre d’élèves sont amenés à changer d’académie. Autrement dit, il y aura 15 jours pour faire les affectations de ces étudiants, ce n’est vraiment pas possible ».

« Eviter le pic du mois d’août »

Les professionnels du tourisme, eux, aimeraient bien que tout cela soit rapidement possible, comme ils le demandent d’ailleurs depuis des années pour étaler les réservations sur tout l'été. « C’était la position de la profession : on pourra offrir des qualités de vacances et des offres plus attractives en termes de prix et de qualité d’accueil, explique Roland Héguy, président de l'UMIH (Union des métiers de l'industrie et de l'hôtellerie). Ça nous permettra de maintenir les emplois saisonniers, et on évitera ce pic du mois d’août qui était effroyable. Et derrière ça, il y aura un respect du client, de l’environnement, et qualitatif ».

Mathias Chaillot avec Pauline Baduel