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Une campagne nationale pour recruter les futurs professeurs

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Le gouvernement lance ce lundi une campagne nationale de recrutement des enseignants, car certains postes risquent de ne pas trouver preneur. « En faire mon métier à vie, c’est vrai que j’ai des doutes », raconte sur RMC une future enseignante.

C’était une promesse de François Hollande, mais encore faut-il trouver les hommes et les femmes qui permettront de la tenir. Dès l’an prochain, l’Education nationale doit recruter 22 100 nouveaux professeurs, puis 21 650 en 2014, pour un total de 60 000 sur le quinquennat. Le gouvernement compte aussi réformer le système de formation puisqu’à partir de la rentrée 2013, les IUFM disparaîtront et seront remplacés par les Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation. Les futurs enseignants toucheront un salaire et feront une entrée progressive dans le métier en travaillant d'abord à mi-temps. Pour susciter de nouvelles vocations, le ministre de l'Education nationale, invité ce lundi à 8h35 sur RMC et BFMTV, lance donc une campagne nationale de recrutement des enseignants destinée à rendre plus attractif un métier qui peine, depuis quelques années, à séduire.

« Ne pas avoir le vivier pour remplir tous les postes »

Philippe Watrelot, formateur à l'IUFM et professeur de sciences économiques à Savigny-sur-Orge, doute que la campagne suffise. « Aujourd’hui, dans certaines disciplines, je pense aux mathématiques ou à la physique, on peut craindre de ne pas avoir le vivier pour remplir tous les postes annoncés par François Hollande. Donc si on propose les pré-recrutements en offrant les bourses qui sécurisent ces étudiants-là, on permettra d’élargir le vivier, car il faut que les enseignants soient à l’image de l’ensemble de la société ».

« En faire mon métier à vie, j’ai des doutes »

Il est vrai que la profession, aujourd’hui, peut faire peur. Laetitia, 23 ans, est en formation à l’IUFM. Si elle a toujours voulu faire ce métier, elle se pose malgré tout beaucoup de questions. « C’est un projet que j’ai depuis longtemps, une passion d’enseigner, de travailler avec les enfants, mais c’est vrai qu’aujourd’hui, les conditions d’enseignement ne sont plus du tout les mêmes, avec des classes surchargées, explique la jeune femme sur RMC. Alors maintenant, en faire mon métier à vie, c’est vrai que j’ai des doutes ».

« La formation est mal pensée »

A 37 ans, avec deux enfants, Christelle a commencé dans l'aide sociale avant de se tourner vers l'enseignement. Pour elle, les campagnes de recrutement des enseignants ne servent pas à grand-chose tant que la formation ne sera pas entièrement repensée. « Je pense qu’il y a une totale inadéquation entre ce qu’ils veulent faire et la réalité du terrain. La formation est mal pensée. Qui a envie, à l’heure actuelle, même pour la sécurité de l’emploi, de devoir faire un mémoire, ce qui demande énormément de temps, de passer des UV (Unités de valeur), ce qu’on fait tous à la fac quand on passe des diplômes, plus de passer le concours ? Moi, ça me semble plus que difficile ».

M. Chaillot avec Stéphanie Collié