Un site d'extrême droite cité dans un manuel scolaire, l'éditeur s'excuse

Dans un livre d'éducation civique à destination des élèves de CAP, une citation tirée du site Fdesouche est reprise. L'éditeur a expliqué être en cours d'arrêt de commercialisation de cet ouvrage.

C'est un certain malaise qui règne au sein de l'Education nationale. Dans un chapitre consacré à la discrimination positive, les auteurs d'un manuel scolaire paru aux éditions Delagrave ont repris une citation issue d'un site identitaire d'extrême droite. Sur l'une des pages qui pose la question sur la "démocratisation dans les grandes écoles", une citation de l'ancienne secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la Ville, Fadela Amara, est reprise.

Dans ce manuel destiné aux élèves de CAP, l'ancienne membre du gouvernement de Nicolas Sarkozy explique que l'objectif d'avoir 30% d'étudiants boursiers dans les grandes écoles correspondait bien "au défi du gouvernement d'ouvrir les grandes écoles à la diversité". Problème, ce passage est sourcé Fdesouche, un site identitaire qui fait partie de la "fachosphère", qui a lui même repris une partie de l'interview qu'avait donné Fadela Amara sur l'antenne de BFMTV en janvier 2010.

"C'est un pari que s'est lancé le gouvernement d'ouvrir les grandes écoles à la diversité", expliquait-elle.

L'éditeur s'excuse

La méprise a été repérée par une professeure de CAP qui exprime son "malaise absolu" sur Twitter. Un tweet repéré par Buzzfeed.

L'enseignante, interrogée par le site, s'est dite "surprise et énervée". "Il n’y aucun recul critique possible, que ce soit pour les collègues qui ne connaissent pas ou pour les élèves", estime-t-elle. De son côté, l'éditeur s'est excusé expliquant être en train de procéder "actuellement à l'arrêt de commercialisation de cet ouvrage".

"Nous informons les enseignants et utilisateurs de ce manuel que les éditions Delagrave ont, depuis, modifié leurs procédures éditoriales et renforcé les étapes de contrôle", expliquent les éditions Delagrave.

Cette affaire représente une publicité inespérée pour le site Fdesouche. L'un de ses "co-auteurs" a surfé sur la polémique en se réjouissant sur Twitter.

J.C.