Service civique, associations, voyages: le gouvernement "veut encourager l'année de césure post-bac"

La ministre de l'Education nationale, Elisabeth Borne, le 28 avril 2025 à Paris. (Photo d'archive) - Ian LANGSDON © 2019 AFP
Élisabeth Borne explique avoir voulu "prendre (l)e sujet à bras le corps". Pour améliorer l'orientation des élèves au collège, au lycée et après le bac, la ministre de l'Éducation a annoncé ce mercredi 4 juin dans une interview au Figaro un plan passant par la formation des professeurs principaux, des demi-journées dédiées, ou encore des années de césure post-bac.
"J'ai souhaité prendre ce sujet à bras le corps parce qu'il suscite beaucoup de stress chez les parents et les élèves, et parce qu'il s'agit d'un des éléments centraux de reproduction des inégalités", explique Elisabeth Borne dans cet entretien publiée deux jours après la publication des premières réponses sur Parcoursup pour les lycéens de terminale et étudiants en réorientation.
Quatre demi-journées par an dédiées à l'orientation
Parmi les mesures prévues, la ministre indique que des formations à l'orientation seront dispensées pour les professeurs principaux dans le secondaire. "Nous allons commencer par les 30.000 professeurs principaux de 3e qui bénéficieront d'une demi-journée de formation à l'automne prochain", annonce-t-elle.
Les élèves, de la 5e à la terminale, auront de leur côté "quatre demi-journées par an dédiées à l'orientation, avec un programme de compétence à acquérir".
Pour le post-bac, Elisabeth Borne dit vouloir "rendre les conditions d'accès à l'enseignement supérieur plus souples". Le gouvernement souhaite notamment "encourager l'année de césure post-bac, qui est répandue chez nos voisins, et qui peut être l'occasion de s'engager dans un service civique, de mener un engagement associatif, de voyager...". Une option choisie par "à peine 9.000 lycéens en France", ajoute-t-elle.
Elle veut aussi "développer des années de propédeutique pluridisciplinaire à l'université pour les bacheliers qui hésitent", un dispositif proposé aujourd'hui par 22 universités. "Nous voulons monter en puissance pour arriver à 45 en 2027", précise la ministre.
Un système "peu lisible, morcelé et inégalitaire"
Pour les bacheliers professionnels, Élisabeth Borne dit vouloir "expérimenter la possibilité" aussi de "faire son BTS en 3 ans, avec là encore une année de propédeutique pour renforcer leurs compétences en amont de la poursuite d'études", un parcours qu'elle souhaite développer dans "au moins un lycée par académie" à la rentrée 2026.
Toujours pour les lycéens professionnels, les classes préparatoires aux écoles d'ingénieurs en trois ans seront développées.
Dans un rapport publié mardi, la Défenseure des droits a critiqué "un système d'orientation dans l'enseignement secondaire peu lisible, morcelé et inégalitaire", et appelé à ""une prise de conscience collective pour faire de l'orientation un véritable levier d'émancipation".
Début avril, le Premier ministre François Bayrou avait réaffirmé être "très interrogatif sur Parcoursup", et estimé que "l'orientation précoce" est "la plupart du temps une orientation sociale".