Près d'un étudiant sur cinq ne mange pas à sa faim, selon un sondage

Des jeunes en état de précarité alimentaire. Selon un sondage publié ce mercredi 10 janvier par la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), une association ayant pour but d’améliorer les conditions de vie et d’études des jeunes, près d'un étudiant sur cinq (19%) ne mange pas à sa faim.
Ce sondage a été diffusé via les fédérations et les élus de la Fage. 7.531 étudiants en France métropolitaine y ont répondu entre le 23 septembre et le 10 décembre 2023.
Des restaurants universitaires trop chers?
Dans le détail, 28% des personnes interrogées qui déclarent bénéficier d'une bourse disent ne pas manger à leur faim, contre 16% des non-boursiers. Cette précarité a également un impact sur la nature de ce que les étudiants mangent: 49% des jeunes interrogés disent n'avoir pas les moyens d'acheter des fruits et des légumes frais chaque semaine.
Les restaurants universitaires (RU), où le repas coûte 1 euro pour les boursiers et 3,30 euros pour les non-boursiers, peuvent représenter une solution. Mais cette différence de prix a un effet sur leur accès: 19,1% des étudiants non-boursiers n'y vont pas car ils considèrent les prix trop élevés, contre 2,8% des étudiants boursiers.
La Fage demande donc "l’ouverture de la tarification à 1 euro pour toutes et tous, ainsi que les moyens financiers, humains et logistiques nécessaires au déploiement de cette mesure" et "l’ouverture des RU le soir et le week-end, notamment le samedi".
35% des étudiants travaillent plus de 12 heures par semaine
L'étude relève aussi que 41% des étudiants ont besoin de se salarier à côté de leurs études. 35% d'entre eux déclarent travailler plus de 12 heures par semaine. Or, la Fage considère qu'au-delà de 12 heures hebdomadaires, "le salariat met en péril la réussite académique et apparaît comme un facteur accentuant les inégalités sociales".
Un rapport de 2019 de l’inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche (Igaenr) expliquait aussi que "le dépassement d’une certaine durée hebdomadaire de travail (de 8 à 16 h selon les recherches) constitue un seuil de basculement pour des effets négatifs sur les études".
Cet effet suit "une courbe en U inversée: travailler un peu est plutôt favorable à la réussite universitaire, probablement car cela favorise une meilleure auto-organisation de son emploi du temps et de l'articulation entre ses différentes activités (cours, travail personnel, loisirs, travail rémunéré), travailler beaucoup plus devient en revanche préjudiciable aux études".