Après le rejet par la macronie des repas à 1 euro pour tous les étudiants, les députés se justifient

L'Assemblée nationale le 7 février 2023 - Ludovic MARIN / AFP
Rejeté d'extrême justesse. Le repas à 1 euro pour tous, défendu ce jeudi par les députés socialistes, n'a pas réussi à convaincre les députés de la majorité présidentielle. Le destin de cette proposition de loi ne s'est joué qu'à une seule voix près. En minorité dans un premier temps, Renaissance, opposée à la mesure, a battu le rappel de ses troupes. Dans le camp du gouvernement, on assume.
Taxée de représenter le "parti du mépris" par Jean-Luc Mélenchon après ce vote, Aurore Bergé, la patronne des députés Renaissance, défend "aider plus ceux qui ont moins", lui reprochant de "penser que les enfants de députés ont besoin d'un repas à un euro".
"On a refusé le principe de donner de l'argent public à tous"
L'accès aux repas à un euro est à l'heure actuelle réservé aux étudiants boursiers ou en situation de précarité. Les socialistes, et plus largement l'ensemble de la Nupes, demandaient à ce que le tarif à 1 euro concerne tous les étudiants. La précarité universitaire a fortement augmenté ces dernières années.
"Là, on a refusé le principe de dire qu’on donne de l’argent public à tous même ceux qui n’en ont pas besoin. C’est ça le sujet. On doit faire des choix", a avancé de son côté Franck Riester, le ministre délégué des Relations avec le Parlement ce jeudi soir sur BFMTV.
Au plus haut lors du Covid-19, la précarité étudiante ne semble pas baisser avec l'augmentation des prix liés à l'inflation et la crise énergétique.
"Aider les précaires et les étudiants boursiers"
Selon l'UNEF, principale organisation syndicale étudiante, le coût de la vie étudiante a augmenté de 6,47% en un an, ce qui se traduit par une dépense supplémentaire de 428 euros.
"Nous préférons aider les précaires et étudiants boursiers", répond encore de son côté Karl Olive, député Renaissance des Yvelines sur Twitter.
Même son de cloche du côté du député Benoît Bordat qui demande au député insoumis Louis Boyard, ex-leader de la contestation lycéenne très impliqué sur le sujet, s'il pense "qu'avec son indemnité de député", il pourrait "encore bénéficier d'un repas à 1 euro".
"Nous travaillons sur l'ensemble des questions de vie étudiante"
Un fonds de solidarité a été mis en place par l'exécutif pour financer 300.000 colis de courses alimentaires jusqu'à la fin de l'hiver. L'objectif est de soutenir les initiatives locales de distribution d’aide alimentaire, en contribuant au financement de 15.000 colis de courses alimentaires par semaine jusqu’à la fin du mois de mars.
"Au-delà de l'enjeu essentiel de la restauration, c'est sur l'ensemble des questions de vie étudiante que nous travaillons, notamment grâce à l'amélioration du système de bourses", s'est encore justifiée Sylvie Retailleau, la ministre de l'Enseignement supérieur sur son compte Twitter.
De nombreux étudiants demandent plus, alors que chaque semaine, des milliers de jeunes se rendent à l'aide alimentaire. Plusieurs syndicats et associations demandent la mise en place d'une allocation ou d'un revenu étudiant mensuel. Cette proposition défendue par La France insoumise n'avait finalement pas été débattue à l'Assemblée nationale lors de sa niche parlementaire en novembre dernier.