Portiques, vigiles, vidéosurveillance... Les pistes pour sécuriser les établissements scolaires après l'attaque à Arras

La morts d'un professeur de lettres vendredi lors de l'attaque perpétrée au sein du lycée Gambetta, à Arras, remet la question de la sécurisation des établissements scolaires sur la table, trois ans jour pour jour après la mort de Samuel Paty.
Après cette attaque au couteau, le plan Vigipirate a été élevé au plus haut niveau "urgence attentat" et le personnel de l'Éducation nationale est appelé à "renforcer la surveillance et le contrôle aux abords des établissements scolaires".
Des mesures immédiates ont été mises en place par le gouvernement, comme le déploiement de 1.000 membres des équipes mobiles de sécurité (EMS), une équipe constituée de gendarmes, de policiers et de personnels scolaire présente dans chaque académie.
Une sécurité sur le long terme
Le plan Vigipirate permet de renforcer la présence policière aux abords des établissements qui sont habilités à vérifier les identités en cas de besoin ou à fouiller les véhicules garés à proximité.
Le contrôle des élèves à l'entrée des établissements doit aussi être accru. Les sacs doivent être contrôlés visuellement, et les attroupements limités au maximum. Le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal recevra cette semaine les collectivités locales et les établissements scolaires seront évalués en fonction des risques.
Si ces mesures sont prises à court terme, "il faudra faire bien d'autres choses à moyen et à long terme pour la sécurité des établissements scolaires", estimait Maxime Reppert, vice-président du Syndicat national des écoles, collèges et lycées (SNACL) au micro de BFMTV samedi. Différentes pistes sont envisagées: la mise en place de portiques ou d'un système de vidéosurveillance, l'embauche de vigiles...
"Il y a plein de pistes, de solutions qui sont sur la table [...]. Il n'y a aucun tabou sur le sujet, le seul tabou, c'est de ne pas avancer", a déclaré Gabriel Attal dimanche soir sur TF1.
Des dispositifs accrus déjà en place dans certaines villes
Ces mesures sont déjà appliquées dans certaines villes. "Dans chaque groupe scolaire, il y a une caméra installée, vous avez des boutons intrusions à l'intérieur. On fait tout ce qu'il faut pour que si jamais un incident potentiel arrive, on soit prêt", souligne Yves Juhel, le maire de Menton (Alpes-Maritimes) à BFMTV. De même au Touquet-Paris-Plage, dans le Pas-de-Calais).
"Des caméras de vidéosurveillance surveillent en permanence ce qui se passe aux abords des écoles, du collège et du lycée", détaille le maire de la ville, Daniel Fasquelle.
Il explique aussi avoir mobilisé la police municipale aux côtés de la police nationale. "On a pu les uns et les autres, quand on a la chance d'avoir une police municipale, la mobiliser mais ce n'est pas le cas de toutes les communes en France", note-t-il. "C'est la responsabilité avant tout de l'État".
"Il ne faut pas que l'émotion passée, on referme le dossier"
Le maire LR demande que soit "sérieusement" et "définitivement" étudiée la mise en place de portiques, qu'il ne juge d'ailleurs pas forcément "suffisants". Il appelle aussi à envisager "la présence de vigiles", "peut-être pas partout mais au moins dans certains endroits".
Daniel Fasquelle ajoute: "Il ne faut pas que l'émotion passée, on referme le dossier, comme ça été le cas il y a quelques années. Mais que cette fois, on prenne des mesures définitives pour mettre en sécurité nos enseignants et les élèves".
La mise en place de ces mesures de sécurité sur l'ensemble du territoire peut toutefois questionner, tant pour son coût que pour son effectivité.
"En fouillant les élèves à l'entrée, ça augmente la dangerosité à l'extérieur de l'établissement, car ça crée des files d'attente", remarque Guillaume Farde, consultant police-justice de BFMTV.
Ce dernier pointe aussi du doigt l'absence de clôture "d'au moins 1m80" dans de nombreux établissements. "Depuis 2015, beaucoup d'établissements devraient avoir une clôture d'au moins 1m80 de hauteur et ne l'ont pas encore".