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Enseignant tué à Arras: le responsable des équipes du SAMU raconte l'intervention

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Pierre Valette, responsable des équipes du SAMU venues au secours des victimes de l’attaque, est revenu sur cette intervention ce lundi 16 octobre sur BFMTV.

"La première alerte, ce sont ces nombreux appels au centre 15." Ce vendredi 13 octobre, le standard téléphonique du SAMU du Pas-de-Calais s’est affolé après qu’un homme, âgé de 20 ans et fiché S pour radicalisation, a poignardé un professeur de Français à mort dans un lycée d’Arras et fait plusieurs autres blessés.

"Très rapidement, on a eu la notion d'un danger imminent"

Pierre Valette, responsable des équipes du SAMU venues au secours des victimes de l’attaque, est revenu sur cette intervention ce lundi 16 octobre sur BFMTV.

"Très rapidement on a eu la notion d’un danger imminent", explique-t-il. "Et très rapidement, on a la notion d’une première victime qui serait décédée et d’autres victimes à déplorer."

Au collège-lycée Gambetta-Carnot, la première victime prise en charge par les équipes du SAMU est "l’agent d’entretien qui avait plusieurs coups de couteau, des blessures au thorax et à la région cervicale", indique Pierre Valette. "Il était en extrême urgence."

Des blessures "en apparence superficielles"

Une seconde équipe du SAMU se rend auprès de la deuxième victime de l'assaillant. "Si initialement, elle a pu être catégorisée en urgence relative, elle était quand même pour nous en urgence absolue", décrit le responsable des équipes du SAMU.

Une attaque au couteau demande aux équipes du SAMU "une évaluation qui est difficile". "Les blessures peuvent être en apparence superficielles mais bien plus profondes dès lors qu’on les explore", détaille Pierre Valette.

Dominique Bernard, un professeur de Français, est mort sous les coups de couteau de l'assaillant vers 11 heures. "Quand les secours arrivent, il est décédé", rapporte Pierre Valette.

"Là, nous sommes soumis aux procédures judiciaires." Le protocole impose aux équipes du SMUR "de ne pas trop approcher une personne décédée de façon à ne pas biaiser les enquêteurs qui suivent derrière", rapporte le responsable des équipes.

Une prise en charge "dans les meilleurs délais"

Au lycée Gambetta-Carnot, les équipes du SAMU doivent intervenir, dans une situation encore confuse, auprès des blessés et des autres victimes, choquées.

"Nous savions qu’il y aurait des victimes, que l’on appelle des victimes sans blessure apparente, qui sont de véritables victimes, qu’il faut prendre en charge dans les meilleurs délais", indique le responsable des équipes.

"À peine dix minutes après les appels", les équipes du SAMU alertent la cellule d’urgence psychologique. "Elles sont sur place 20 minutes après les premiers appels", détaille Pierre Valette.

Les professionnels de la cellule "vont commencer à prendre en charge ces personnes qui vont immanquablement présenter dans un premier temps des troubles émotionnels très importants".

"Les nouvelles sont rassurantes"

Pour les personnes blessées au cours de l'attaque, "aujourd’hui, les nouvelles sont rassurantes", indique le responsable des équipes. "Tant que les personnes sont hospitalisées, elle nécessite des soins. Ensuite, ça sera le temps de la récupération." Un temps long et nécessaire "pour pouvoir récupérer une intégrité corporelle de façon à pouvoir refaire ce qu’on faisait avant", conclut Pierre Valette.

Charlotte Lesage