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Attaque d'Arras: jusqu'à 7.000 soldats de la force Sentinelle déployés d'ici lundi et jusqu'à nouvel ordre

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Emmanuel Macron a décidé de mobiliser jusqu'à 7.000 soldats de la force Sentinelle, qui seront déployés d’ici lundi soir et jusqu’à nouvel ordre. La France est passée vendredi en alerte "urgence attentat", le niveau le plus élevé du dispositif Vigipirate qui permet la mobilisation exceptionnelle de moyens.

À l'issue de la réunion de sécurité présidée par Emmanuel Macron vendredi soir, le chef de l'État a décidé de mobiliser "jusqu'à 7.000 soldats de la force Sentinelle", qui seront "déployés d’ici à lundi soir et jusqu’à nouvel ordre", a annoncé l'Élysée à BFMTV ce samedi 14 octobre.

La France est passée vendredi en alerte "urgence attentat" après l'attaque islamiste dans un collège-lycée d'Arras, où un enseignant a été poignardé à mort et trois autres personnes blessées par un jeune homme fiché S, trois ans après l'assassinat de Samuel Paty.

Ce rehaussement de "la posture Vigipirate au niveau urgence attentat", a été décidé par la Première ministre Elisabeth Borne après une réunion de sécurité à l'Elysée autour du président Emmanuel Macron.

Alerte "urgence attentat"

Le niveau "urgence attentat" du dispositif Vigipirate, qui relève du chef du gouvernement, peut être mis en place à la suite immédiate d'un attentat ou si un groupe terroriste identifié et non localisé entre en action.

Il permet la mobilisation exceptionnelle de moyens, mais aussi de diffuser des informations susceptibles de protéger les citoyens dans une situation de crise. La France était jusqu'à présent au niveau "sécurité renforcée - risque attentat" qui correspond à un niveau élevé de la menace terroriste.

L'opération Sentinelle avait été déployée pour la première fois en 2015 par François Hollande, après les attentats visant Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher. Elle mobilise 10.000 soldats, dont 3.000 en réserve, selon le site du ministère des Armées.

Un lien avec la guerre au Proche-Orient?

Invité du 20 heures de TF1 vendredi soir, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a évoqué "une atmosphère extrêmement négative" en France, faisant le lien "entre ce qui s'est passé, sans doute, dans le Proche-Orient et le passage à l'acte" de l'assaillant d'Arras.

Le bulletin Vigipirate, dont l'AFP a obtenu une copie, souligne que le renforcement du niveau de sécurité intervient "dans une période de forte exposition" avec la coupe du monde de rugby, les événements au Proche-Orient "qui s'ajoutent à une situation géopolitique internationale déjà fortement dégradée".

L'attaque d'Arras intervient aussi alors que sera commémoré lundi l'assassinat de Samuel Paty, enseignant d'histoire-géographie décapité le 16 octobre 2020 pour avoir montré des caricatures de Mahomet lors de cours sur la liberté d'expression.

L'assaillant d'Arras, Mohammed Mogouchkov faisait l'objet d'un suivi récent de la part de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Il avait été interpellé jeudi "pour vérifier s'il n'avait pas d'arme sur lui", contrôler son téléphone et ses messageries cryptées, avant d'être relâché, selon Gérald Darmanin. La droite a exhorté le gouvernement à instaurer "l'état d'urgence", tandis que l'extrême droite a pointé des "failles" et appelé à la démission du ministre de l'Intérieur.

Léopold Audebert avec Sophie Cazaux et l'AFP