"Portable en pause": moins d'un collège sur 10 a mis en place le dispositif, selon une enquête d'un syndicat

Deux semaines après la rentrée scolaire, seuls 8,53% des collèges ont mis les "portables en pause", selon une enquête réalisée par le syndicat National des Personnels de Direction de l'Éducation Nationale (SNPDEN-UNSA).
La ministre démissionnaire de l'Éducation, Élisabeth Borne, a annoncé pour cette année scolaire la généralisation de ce dispositif qui proscrit l'utilisation des téléphones dans l'enceinte des établissements selon des modalités "définies par chaque chef d'établissement, en lien avec les collectivités territoriales".
Des questions de moyens
Se basant sur plus de 2.000 réponses de chefs d'établissements de collèges, l'enquête indique que 42,81% d'entre eux se disent favorables au "portable en pause" tout en considérant son application comme "difficilement réalisable".
"À la fois pour des questions de moyens humains et matériels, mais aussi pour des questions de fonctionnement actuel", analyse Bruno Bobkiewicz, proviseur de la cité scolaire Buffon de Paris et secrétaire général du SNPDEN-UNSA, lors d'un point presse ce vendredi 12 septembre.
Seuls, 6,92% se disent pour et estiment qu'il est possible de s'organiser en interne. Par ailleurs, 19% des chefs d'établissement interrogés sont favorables au dispositif mais attendent "une dotation spécifique".
La loi de 2018 déjà "satisfaisante"
Le plan "Portable en pause" était censé renforcer en réalité la loi de 2018, qui interdisant déjà l'usage du téléphone portable dans les établissements scolaires, mais en contraignant cette fois physiquement les élèves à laisser leurs appareils dans des casiers, mallettes ou pochettes.
Le moyen de collecter et de conserver les téléphones portables peut être choisi à la guise du chef d'établissement. Mais la nouvelle mesure ne semble finalement pas avoir conquis davantage que celle de 2018.
"La loi de 2018 donne plutôt satisfaction, estime Bruno Bobkiewicz. L'usage du téléphone est proche de 0 dans plein de collèges. Ce n'est pas parfait, mais ça a beaucoup régulé et donc pour nous il n'y a pas de nécessité de faire évoluer le fonctionnement des collèges", poursuit-il.
Parmi les problèmes relevés, le proviseur de la cité scolaire Buffon de Paris pointe aussi le coût financier de ce plan qui nécessite l'achat de matériels pour confisquer et garder en sécurité les téléphones portables des élèves.
"Il faut surtout de l'humain, des assistances d'éducation et du personnel pour récupérer à l'entrée les téléphones ou inciter les élèves à les rendre de façon autonome", ajoute Bruno Bobkiewicz.