Mariage homo : les catholiques veulent un débat dans les écoles confessionnelles

L’enseignement catholique souhaite que le débat sur le mariage pour tous glisse des bancs du Parlement vers ceux de l’école et invite parents et professeurs à s’emparer de la question. Ce n’est pas le rôle de l’école, répond la principale association de parents d’élèves.

Le débat sur le mariage pour tous a-t-il sa place à l’école ? Pour l’enseignement catholique, la réponse est oui, et les parents sont même vivement invités à y participer. Le secrétariat général de l’enseignement catholique appelle les professeurs et parents des 8 500 écoles catholiques à « prendre part au débat » sur le mariage pour tous et souhaite que les élèves en discutent en classe. S’il appelle à la tolérance pour ce qui relève des « choix personnels », il rejette tout ce qui pourrait rendre institutionnel l’amour et l’adoption entre deux personnes du même sexe. Le secrétariat général de l’enseignement catholique souhaite donc que l'école « donne les repères, les balises de la parole officielle et ensuite que chacun pense ce qu’il souhaite ».

« C’est aussi les prendre au sérieux »

L'idée est défendue par Monseigneur Bernard Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques de France : « C’est légitime parce que ce sont des réformes qui engagent l’avenir des familles. Au même titre qu’on réfléchit à l’école sur énormément d’autres sujets citoyens et philosophiques, je pense qu’il est bien aussi de parler de réformes sociétales aussi importantes. C’est aussi les prendre au sérieux que de leur parler de ces enjeux d’une façon qui soit respectueuse ».

« Ce n’est pas à l’école de se positionner »

Pour autant, ce n’est pas le rôle des enfants que d’aborder de tels thèmes, estime Paul Raoult, vice-président de la FCPE, la principale organisation de parents d'élèves. « Ce n’est pas à l’école ni aux enfants de se positionner par rapport à ça. Je ne crois pas qu’un enfant de 6 ans, 8 ans, puisse comprendre ce que veut dire et implique le mariage. Ce qu’il comprend, ce sont ses parents. A-t-il deux papas, deux mamans, ou un ou une seul(e) ? Nous, notre combat, c’est celui de la prise en compte de tous ceux qui élèvent les enfants ».

Mathias Chaillot avec Claire Andrieux