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Manuels scolaires: "Tu seras mère ou femme au foyer, ma fille!"

Les petites filles ne sont pas l'égal des petits garçons dans les ouvrages scolaires.

Les petites filles ne sont pas l'égal des petits garçons dans les ouvrages scolaires. - Bertrand Langlois- AFP

Une étude publiée ce mardi par le Centre Hubertine Auclert épingle une nouvelle fois l'inégalité hommes-femmes et les clichés sexistes dans les livres scolaires.

La femme n’est toujours pas l’égal de l’homme, et encore moins dans les manuels scolaires. C'est ce que vient de démontrer (à nouveau) la quatrième étude, publiée ce mardi et menée par le Centre Hubertine Auclert (centre francilien de ressources pour l’égalité femmes – hommes), sur le sexisme dans les manuels de cours préparatoire (CP).

L'enquête intitulée "Et si on apprenait l’égalité? Etude des représentations sexuées et sexistes dans les manuels de lecture du CP" s'est penchée sur 22 manuels, sortis après la dernière modification des programmes, c'est-à-dire en 2008, dans 10 maisons d’édition.

2 femmes pour 5 hommes

Selon les résultats de l'étude, on dénombre dans les ouvrages 2 femmes pour 5 hommes, soit 39% de femmes. Les filles et les femmes sont donc très largement sous-représentées… sauf dans le cadre de la parentalité et des activités domestiques! Ainsi, 70% des personnages faisant la cuisine et/ou le ménage sont des femmes.

Et si les écolières se mettent à rêver d’une autre carrière que mère ou femme au foyer, elles n’auront que très peu d’exemples dans leurs manuels puisque seuls 3% des personnages féminins exercent un métier scientifique et à peine 1% endosse l’uniforme du "maintien de l’ordre" (gendarmes, pompiers-ières, militaires…).

Concernant le domaine de l'imaginaire, deux carrières traditionnelles s’offrent aux filles: elles seront soit "princesses" soit "sorcières", les garçons, eux, n'ont qu'une seule voie, et la voie royale puisqu'ils seront "rois".

Les femmes exclues de la langue française

Le manque de représentation de la femme voire son invisibilité dans les livres d'école passe aussi par "l'utilisation du masculin comme catégorie universelle", note l'étude : les femmes sont exclues de la langue car les termes sont peu ou prou féminisés. "Le féminin est ainsi présenté aux élèves comme une forme irrégulière de la langue, et non comme une forme égale au masculin", est-il encore souligné.

Afin que cette étude attire l’attention des professionnel-le-s et des parents, le Centre Hubertine Auclert invite les maisons d’édition à lire et intégrer les 10 recommandations issues de l’étude. Comme ceux-ci:

- "Assurer une représentation équilibrée des filles et des garçons, des femmes et des hommes"

- "Mettre en scène des personnages masculins et féminins dans des activités de loisirs variées"

- "Représenter des individus des deux sexes dans toutes les professions"

M.G.