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Les profs d'Histoire agacés par "un bouquin désuet" de Stéphane Bern

Stéphane Bern

Stéphane Bern - LUDOVIC MARIN / AFP

L'Association des professeurs d’histoire et de géographie n'adhère pas à la vision historique promue par Stéphane Bern dans Le Temps des rois, livre pédagogique "désuet" distribué à 50.000 écoliers.

"Un bouquin désuet": c'est ainsi que Christine Guimonnet, secrétaire générale de l’Association des professeurs d’histoire et de géographie, qualifie dans Le Parisien l'ouvrage de Stéphane Bern sur les rois de France distribué à 50.000 élèves de primaire fin septembre.

Une Histoire "figée et idéalisée"

L'animateur - soutien d'Emmanuel Macron -, a en effet signé Le Temps des rois, livre financé par l’Association pour le développement de la philatélie et envoyé aux professeurs sur demande, dans lequel il explique "raconter des anecdotes, des histoires autour de l’Histoire".

"Pour moi, je suis dans la même démarche que lorsque je fais mes émissions sur France 2, où j’essaie de raconter le destin et les passions de ces êtres de chair et de sang qui ont forgé notre pays", explique Stéphane Bern au Parisien

"On n’a rien contre Stéphane Bern. Mais l’Histoire de France, ça n’est pas juste les rois", explique Christine Guimonnet, qui pointe les défauts historiographiques de la vision transmise par Stéphane Bern.

"Il faut dire pourquoi on choisit cette représentation des rois sur un timbre. Un tableau d’Henri IV d’époque ou réalisée deux siècles plus tard, l’intention n’est pas la même. On peut parler du passé, mais pas de manière figée et idéalisée."

Roman national

L'animateur de télévision défend, lui, une approche plus attractive, à destination de ceux qu'il estime par ailleurs être "tout aussi intelligents" que des adultes, et ressuscite une vision de l'Histoire proche de l'idée d'un "roman national":

"Aujourd’hui, tout un courant de pensée estime qu’il faut apprendre l’Histoire des idées et pas celles des grands hommes. Mais avant 14 ans, comment intéresser les jeunes avec ça ? Il faut de l’humain, de la passion et des histoires. Et aujourd’hui, le rôle de ces rois est gommé à l’école."

Que Stéphane Bern se rassure, le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer expliquait, dès son arrivée rue de Grenelle, sa volonté de redonner des "points de repère historiques" aux élèves: "Le fait de connaître les rois de France, ce n'est pas du passéisme", affirmait-il dans Le Monde

Louis Nadau