Le fondateur de l’Ecole en bateau passe aux aveux

Accusé de viols et agressions sexuelles par d'anciens élèves de cette expérience pédagogique alternative, son fondateur Léonide Kameneff a reconnu pour la première fois vendredi l'intégralité des faits que lui reproche l’une des victimes.

Il avait passé plusieurs années à voyager avec l’Ecole en bateau, entre 1992 et 1995. Au cours d’une déposition de plus de deux heures, entrecoupée de larmes, F., 33 ans, a décrit ce vendredi, devant la cour d'assises des mineurs de Paris, les abus sexuels dont il accuse Léonide Kameneff, fondateur de cette école pas comme les autres. Il était le dernier des neuf plaignants à témoigner au procès.
Devant l’ancien psychothérapeute de 76 ans, il a évoqué « les caresses progressives sur tout le corps » sous la douche, puis les intrusions dans les couchettes, la nuit. « Les souvenirs de ces relations sexuelles sont tellement nombreux que vous comprendrez que c'est flou... », a conclu le jeune homme, soulignant le profond traumatisme causé par ces événements sur la suite de son existence.

« Je reconnais tout ce qu'il a dit sur le plan des faits (...) je prends tout en bloc »

Depuis le début du procès, Léonide Kameneff avait fait soigneusement le tri dans ses aveux, admettant des caresses à caractère sexuel, des masturbations sur certains enfants pour lesquels les faits sont prescrits, mais niant les principaux abus pour lesquels il est poursuivi. Visiblement affecté par cette ultime déposition, l’homme a franchi un pas qu'il n'avait jamais franchi, affirmant reconnaitre tous les faits dénoncés par F., prendre « tout en bloc », et avoir entendu « la souffrance, la détresse, la culpabilité ».