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L’Unef dénonce les pratiques illégales de 27 universités

La sélection des bacheliers pour l'accès aux premiers cycles universitaires est prohibée par la loi. Pourtant, selon l'Unef, 27 universités la pratiquent.

La sélection des bacheliers pour l'accès aux premiers cycles universitaires est prohibée par la loi. Pourtant, selon l'Unef, 27 universités la pratiquent. - -

L’Unef, premier syndicat étudiant de France, épingle ce lundi 27 universités qui sélectionnent les bacheliers pour l’accès aux licences. Une pratique illégale, motivée par le manque de moyens des établissements selon le syndicat.

"De plus en plus d’établissements choisissent de limiter le nombre de places disponibles dans leurs licences par un processus de sélection", dénonce ce lundi l’Unef dans son rapport annuel sur les dérives des universités. Une "nouvelle tendance" qui est "en totale contradiction avec la loi, qui stipule que la sélection d’un bachelier pour l’accès aux premiers cycles universitaires est prohibée", poursuit-il.

Un écrémage bénéfique au privé

Au total, 27 universités sont épinglées par le premier syndicat étudiant pour cette sélection illégale des étudiants après le bac. Parmi les mauvaises élèves figurent les universités de Paris I et Paris X (pour leurs licences de droit franco-allemand), Bordeaux 1 (mathématiques), Savoie (physique-chimie), Bourgogne (Administration économique et sociale), Rouen, Marne-la-Vallée, etc. Et lorsque les établissements invoquent des pré-requis pour suivre certains enseignements comme la musique, l’Unef rétorque que toute formation de licence "est censée être adaptée au niveau baccalauréat".

La vraie raison qui motive la sélection des bacheliers serait le "manque de moyens" des universités, selon l’Unef. Faute de pouvoir embaucher de nouveaux enseignants, elles préféreraient limiter le nombre d’élèves. Un écrémage drastique qui pousseraient les étudiants "dans les bras du privé": depuis 2005, les inscriptions dans le privé ont augmenté de 32%, tandis que les bacheliers ne sont plus que 32,2% à suivre des cours à la fac (contre 39,1% en 2005).

Un léger mieux pour les frais d'inscription

Vingt-quatre établissements sont par ailleurs dans le viseur de l’Unef qui déplore la pratique des frais obligatoires en supplément des frais d’inscription. L’Institut national polytechnique de Toulouse (INPT) facture ainsi 9000 euros l’inscription au diplôme d’ingénieur, contre un tarif réglementé de 606 euros. Les trois autres unviersités en tête du classement sont l’université de Grenoble 2 (800 euros de services "facultatifs" mutimédias), l’Agrocampus Ouest et Rennes 1 (750 euros en masters), et l’Université de Tours (150 euros en licence de droit franco-allemand). Pour les 20 autres, les frais sont de moins de cent euros.

Des sommes injustifiées que les universités ont tendance à supprimer: en 2005, 50 universités étaient épinglées, contre 30 l’an dernier, et 24 en 2013. Une amélioration saluée par l’Unef qui appelle toutefois le gouvernement à "contraindre les universités à respecter la loi" et à revoir le mode de financement des établissements.

S.L. avec AFP.