L’interminable attente des mutations des professeurs

A l’approche de la rentrée scolaire, les professeurs se préparent. Mais certains d’entre eux doivent faire face au même problème depuis plusieurs années : les mutations pour rapprochement de conjoint. Ainsi, à chaque rentrée, des centaines de professeurs voient leurs demandes refusées.

Virginie est professeur des écoles et mère de cinq enfants. Depuis trois ans, elle demande sa mutation pour se rapprocher de son conjoint. A chaque fois, c’est un nouveau refus. Elle est en poste en Normandie, mais ses enfants et son compagnon vivent en Ariège, à 900 kilomètres. Cette situation difficile à vivre l’a contrainte à s’arrêter de travailler.

"On m’oblige aujourd’hui à mettre ma carrière professionnelle de côté alors que ce n’est pas un choix puisque j’ai décidé de passer un concours", explique Virginie. Et de poursuivre : "ce n’est pas une demande exceptionnelle que de vouloir vivre normalement".

Selon le ministère de l’Education nationale, aucun poste n’est disponible en Ariège. Pourtant, d’après Virginie, beaucoup d’écoles du département sont à la recherche d’enseignants. Pour se faire entendre, elle a donc décidé d’écrire au président de la République.

Système verrouillé

Cette enseignante n’est pas un cas isolé. De nombreux collectifs dénoncent un système verrouillé. Le ministère de l’Education nationale reconnaît partiellement le problème : pour lui, il y a un déséquilibre entre l’offre de postes et la demande des enseignants.

Sur presque 17.000 demandes de mutations déposées seulement une sur trois est satisfaite. Certaines académies sont particulièrement prisées : les enseignants doivent parfois patienter plusieurs années.