INFO BFMTV. Violences à l'école: un sondage alerte sur leur hausse, "une lame de fond constatée partout"

Parents et enseignants font le même constat. Selon un sondage Opinionway pour l'institut Hexagone, 71% des parents d'élèves et 65% des enseignants déclarent que les actes de violences à l'école ont augmenté durant les cinq dernières années. A contrario, seuls 3% des enseignants et 7% des parents pensent qu'elles ont baissé.
À propos des enseignants, ils sont près de 9 sur 10 à déclarer avoir eu connaissance d'un fait de violence dans leur établissement au cours de l'année scolaire 2023-2024.
Des violences constatées dans le public et le privé
Dans le détail, 71 % des enseignants ont vu ou entendu parler d'au moins un fait de violence verbale au cours de cette période et 70% à avoir vu ou entendu parler d'au moins un fait de harcèlement.
En outre, 59% ont vu ou entendu parler d'au moins une agression physique, 51% des enseignants ont vu ou entendu parler d'au moins un fait de dégradation de bien et 15% des enseignants ont vu ou entendu parler d'au moins un fait d'agression sexuelle au cours de cette même année scolaire.
Des faits qui surviennent aussi dans l'enseignement public que privé, même si davantage d'agressions physiques sont constatées dans le public (62%) que dans le privé (52%). Pour le reste, qu'il s'agisse d'agression sexuelle, de violence verbale ou de dégradation de bien, les chiffres sont globalement similaires.
"Quand on regarde au sein des enseignants s'il y a des écarts en fonction des sensibilités politiques, en fonction de leur localisation en REP ou pas en REP, dans le public ou dans le privé on voit que cette hausse des violences est une lame de fond qui semble constatée partout", explique à BFMTV François Pierrard, PDG d'Hexagone.
Le manque d'autorité parentale et les écrans pointés du doigt
Si les enseignants estiment que dans 7 à 8 cas sur 10 les faits sont convenablement gérés par les établissements, ils sont plus d'un quart (28%) à considérer que l'administration ne gère pas convenablement les faits d'agression sexuelle.
Si la grande majorité (75 %) des enseignants estime gérer sans trop de mal leur classe , un quart déclare avoir du mal à la gérer. Un pourcentage en augmentation de 4 points par rapport à 2020 et qui monte à 28% en REP (réseau d'éducation prioritaire) et est très supérieur dans le public (27%) par rapport au privé (14%). Quant aux parents, ils sont entre 33 à 46% - selon l'acte de violence - à estimer que les violences commises sur leur enfant n'ont pas été bien géré.
La première cause de cette hausse de la violence est, selon les parents, le manque d'autorité parentale (33%) tandis que les enseignants attribue celle-ci à l'impact des écrans sur les élèves (38%). Parents comme enseignants sont 16 % à penser aussi que la hausse de la violence dans la société mais aussi le laxisme de l'administration, sont à l'origine de ces violences.