Ils sèchent la dernière semaine d'école

(Photo d'illustration) - Mehdi Fedouach-AFP
Les vacances commencent officiellement samedi. D'ici là, il va encore falloir tenir quelques jours. Mais de nombreux enfants désertent déjà les bancs de l'école. Comme à Paris, où les écoliers n'ont pas eu de congé depuis plus de deux mois et demi. Sur le chemin de cette école du 19e arrondissement de la capitale, les enfants traînent les pieds et la fatigue commence à se lire sur les visages.
"Je fais plus d'erreurs qu'au début de l'année"
"Je me sens bien mais quand même je sens que je suis fatigué. Parfois, je fais plus d'erreurs qu'au début de l'année", témoigne pour BFMTV Thomas, un écolier âgé de 10 ans. "C'est très long jusqu'aux vacances, ajoute Isabelle, la mère de Serge, un enfant de 4 ans. Il râle le matin, il ne veut pas que son papa l'emmène, il ne veut pas que sa mamie l'emmène, il est un peu capricieux."
Après onze semaines d'école consécutives, c'est la dernière ligne droite avant les grandes vacances le 8 juillet. Un calendrier déséquilibré, estiment certains parents.
"La photo de classe qui se fait toujours en début d'année, il devrait y avoir une obligation de la refaire en fin d'année, s'indigne pour BFMTV Alain, représentant des parents d'élèves, qui estime que cela permettrait de faire prendre conscience de l'état de fatigue des enfants. Ça tire un peu, je pense qu'il faudrait raccourcir d'une semaine à quinze jours."
10% d'élèves en moins
Conséquence dans cette école primaire parisienne: 10% environ des enfants sont déjà partis en vacances avant la fin officielle de l'année scolaire.
"Eux, ils sont en train de se baigner dans la piscine, je trouve que ce n'est pas juste", remarque pour BFMTV Iris, une fillette âgée de 8 ans.
Depuis le début du mois de juin, les collèges sont également désertés par les adolescents. Dans les salles de cours, c'est la défection alors que les conseils de classe sont déjà passés. Le calendrier scolaire est fixé pour trois ans. Les syndicats espèrent un geste fort du gouvernement pour changer les rythmes scolaires dès 2018.
"Il faut rééquilibrer l'année pour une alternance juste et claire pour tout le monde, estime pour BFMTV Jérôme Lambert, secrétaire départemental du syndicat SNUIPP-FSU Paris. Ce calendrier scolaire n'a pas été fait dans l'intérêt des élèves, ni même des enseignants. Mais bien dans celui des lobbys touristiques, notamment de montagne."
L'année prochaine, c'est la zone A qui affrontera le marathon de fin d'année avec une nouvelle fois deux mois et demi de cours sans interruption entre la fin des vacances de printemps et le début de celles d'été.