Face au risque d'une pénurie d'enseignants, Pap Ndiaye se dit "confiant" pour la rentrée

Le ministre de l'Education, Pap Ndiaye, s'est dit "confiant pour que la rentrée se passe au mieux" dans les écoles, collèges et lycées, malgré une crise inédite du recrutement d'enseignants, qui a conduit l'Éducation nationale à embaucher de nombreux contractuels.
"Il y a des difficultés structurelles liées à l'attractivité du métier, mais à ce stade, nous sommes confiants pour que la rentrée se passe au mieux pour les élèves de l'académie de Créteil, et au-delà bien entendu pour l'ensemble du territoire", a déclaré le ministre à l'AFP lors d'un déplacement, ce mardi, au rectorat de Créteil (sud-est de Paris).
Le ministre a rencontré les membres de la cellule de rentrée mise en place pour répondre au mieux aux demandes des écoles et établissements en matière d'effectifs dans cette académie -qui regroupe la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et la Seine-et-Marne-, particulièrement affectée par les difficultés de recrutement.
Plus de 4000 postes non-pourvus aux concours
Dans cette académie, "à ce stade, la situation est comparable, voire légèrement meilleure à celle de l'année dernière au même moment", selon Pap Ndiaye. Mais "il y a des difficultés dans certaines disciplines" du secondaire, en particulier pour les lycées professionnels, et "nous y travaillons".
Cette année, plus de 4000 postes n'ont pas été pourvus aux concours enseignants (primaire et secondaire), un taux historiquement bas, selon les chiffres du ministère, faisant craindre une rentrée scolaire sous tension. Mais le ministre a promis qu'il y aurait "un professeur devant chaque classe dans toutes les écoles de France" à la rentrée.
Des "job-dating" pour recruter des enseignants
Face à ces difficultés de recrutement, l'Éducation nationale a notamment eu recours au recrutement de contractuels, dès juin, lors de controversés "job-dating", des entretiens organisés dans plusieurs académies.
"Il est vrai que nous avons recours à une proportion d'enseignants contractuels qui est importante, particulièrement dans cette académie, en raison des besoins scolaires que nous avons ici", a déclaré Pap Ndiaye. "Nous devons répondre à cela en améliorant l'attractivité du métier d'enseignant. Ce sont des mesures structurelles que nous allons prendre dans les mois à venir. En attendant, nous recrutons du mieux possible."
Le recteur de l'académie de Créteil, Daniel Auverlot, a dit "n'avoir aucune inquiétude pour la rentrée".
"Dans le premier degré, nous avons fidélisé 700 contractuels qui existaient déjà, et nous terminons le recrutement d'environ 200 contractuels supplémentaires, a-t-il détaillé. Sur le second degré, nous avons recruté et fidélisé d'ores et déjà 1400 contractuels."
Dans le premier degré (écoles maternelles et élémentaires), à peine plus de 900 candidats ont été recrutés aux concours enseignants dans l'académie de Créteil, sur 1665 postes ouverts.
Pour les syndicats, une solution qui ne suffit pas
Sophie Venetitay, secrétaire générale adjointe du syndicat Snes-FSU, redoute que ce dispositif ne puisse pallier le manque d'enseignants.
"C'est une crainte qu'on a depuis le résultat des concours et qu'on a toujours aujourd'hui. On voit que les rectorats sont encore en train de passer des petites annonces pour recruter des professeurs", nous explique-t-elle.
Selon les syndicats, ces formations express ne suffisent pas. "Il est complètement illusoire de croire qu'on peut être formé en tant qu'enseignant en quelques jours. [...] C'est un métier qui s'apprend sur le long terme", ajoute Sophie Venetitay. Pour elle, la solution à la pénurie passe avant tout par la revalorisation de ce métier.