Des écoliers mis à l'abri après des tirs de chasseurs près d'un établissement d'Amiens

Des coups de feu tirés mardi à proximité d'une école amiénoise ont fait peur aux élèves, qui ont dû être mis en sécurité à l'intérieur de l'établissement. Si les chasseurs de la Somme se défendent d'avoir enfreint les règles, les parents eux s'apprêtent à lancer une pétition pour demander l'interdiction de la chasse dans le secteur.

Un groupe d'enfants d'une école d'Amiens ont dû être mis à l'abri, mardi, apeurés par des coups de feu tirés par des chasseurs tout près de leur cour de récréation, a-t-on appris ce mercredi de l'académie d'Amiens, confirmant une information du Courrier Picard. Selon le journal, les parents d'élèves préparent désormais une pétition pour demander à ce que la chasse soit interdite aux abords de l'école.

L'inspection générale a fait savoir à BFMTV.com que des coups de feu avaient bien été entendus "au moment de la récréation du matin", aux abords de l'école Les Violettes qui se trouve à l'orée des champs, dans le sud-est de la ville. Contacté par BFMTV.com, le chef d'établissement n'a pas souhaité s'exprimer à ce sujet.

Des enfants "apeurés et en pleurs"

Le journal local rapporte qu'après avoir entendu les détonations, certains enfants étaient "apeurés et en pleurs". "Les chasseurs étaient à quelques mètres seulement, bien visibles des enfants juste derrière le grillage et ils n'ont pas jugé utile de casser leur fusil", témoigne notamment une mère d'élève.

Si la police municipale est intervenue à deux reprises, un incident similaire a eu lieu au cours de l'après-midi avec des collégiens qui effectuaient un cross dans le champ en question. À BFMTV.com, l'académie affirme que "l'équipe éducative a été très réactive" et que "le protocole de mise en sûreté a été immédiatement appliqué".

Selon elle, "les élèves et les personnels se sont mis à l'abri dans l'école, la police a été contactée et les enfants rassurés". Par ailleurs, leurs parents "ont été informés dès la pause méridienne et le Service départemental de l'Éducation national a fait le lien avec les autorités compétentes".

"L'établissement a surréagi", pour les chasseurs

La Fédération des chasseurs de la Somme, contactée par BFMTV.com, confirme qu'un groupe d'une quinzaine de chasseurs chassait le gibier en plaine ce jour-là. Toutefois, Jean-Luc Couvilliers (qui ne chassait pas mardi) juge que "l'établissement a surréagi" et qu'"il ne s'est rien passé de spécial". "À cet endroit, on ne chasse que deux jours dans l'année. Le groupe de chasseurs présents est tombé des nues en découvrant l'ampleur que cela avait pris".

"Ils étaient en règle, respectaient les mesures de sécurité", assure-t-il encore. "Il est possible qu'avec les vents, les coups de feu aient pu avoir l'air plus près qu'ils ne l'étaient mais les chasseurs savent très bien qu'ils doivent tourner le dos aux habitations et qu'il y a des distances de sécurité à respecter".

Selon Jean-Luc Couvilliers, "il n'y avait pas de danger particulier" mais c'est le contexte général qui a créé l'émotion autour de cette affaire. La chasse, ces derniers temps, est mal perçue et mal comprise et les gens qui ne sont pas habitués à vivre à la campagne n'y sont peut-être pas tous habitués", estime le chasseur.

Pourtant, le Courrier Picard affirme que la direction de l'école a adressé un message d'information aux parents, leur indiquant que les chasseurs ne respectaient pas les distances de sécurité en ouvrant le feu à moins de 50 mètres de l’établissement. À BFMTV.com, l'inspectrice de l'Éducation nationale de la circonscription Amiens Sud a fait savoir qu'elle était "aux côtés de l'école" et "à l'écoute". "Si un accompagnement complémentaire doit être mis en place, le nécessaire sera fait dans les plus brefs délais", précise-t-elle.

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV