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«Ça ne sert plus à rien de fermer les écoles»

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Le nombre d'établissements scolaires fermés à cause de la grippe A a doublé en 24h. Inquiètes, les associations de parents d'élèves demandent un assouplissement du système.

Le nombre d'établissements scolaires fermés à cause de la grippe A a doublé en 24h. Ce jeudi 19 novembre, le ministère de l'Education nationale dénombre 116 écoles, collèges ou lycées et 168 classes fermés [ndlr, la France compte quelque 54 000 écoles et 11 000 collèges et lycées]. 18 académies sur 30 étant concernées, aucune en région parisienne pour l'instant.
Les préfets peuvent décider de la fermeture d'une classe, voire d'un établissement, à partir de 3 cas de grippe A apparus dans la même semaine. Mais l'application de cette disposition varie selon les départements, en fonction de l'appréciation de chaque préfet.

« Les fermetures seront difficilement maîtrisables »

Les associations de parents d'élèves demandent que ces fermetures ne soient plus automatiques. Notamment pour ne pas trop perturber l'année scolaire, comme l'explique Philippe Vrand, président de l'association des "Parents d'élèves de l'enseignement public" (PEEP) : « il faudrait assouplir le système aujourd'hui, le regarder différemment. La difficulté, c'est qu'une semaine de cours [manqués] doit être rattrapée. Dans un cas de figure extrême, un établissement pourrait être obligé de fermer pendant plusieurs semaines d'affilée. Là, ça va poser un problème d'enchaînement de fermetures, qui seront difficilement maîtrisables. »

« Chatel nous avait dit que ça ne servirait plus à rien »

« Qu'on m'explique », lance Christiane Alain, secrétaire Générale de la première fédération de parents d'élèves, la FCPE. Agacée, elle poursuit : « Luc Chatel, au mois d'août, quand on a commencé à parler du plan grippe et des écoles, nous avait dit : on ferme les classes à partir de 3 enfants malades. Mais le jour où l'épidémie sera très forte et où il y aura de la grippe partout, ça ne servira plus à rien, donc nous ne fermerons plus les écoles. Maintenant, j'ai l'impression - si les chiffres qu'on nous donne, sont avérés - qu'on est en plein dedans [ndlr, l'épidémie], et on ferme toujours les écoles. »

« Pourquoi on laisse les stades de football ouverts ? »

Rappelant les conséquences de ces fermetures d'écoles, tant pour les enfants que pour les parents, Christiane Alain souligne aussi les difficultés que cela pourrait avoir pour les entreprises, et même pour la Sécurité sociale ; les salariés s'absentant, parfois même en demandant un arrêt de travail, pour garder leurs enfants. « Moi, je veux bien tous ces dégâts collatéraux, poursuit la secrétaire Générale de la FCPE, si on m'explique que c'est vraiment fondamental pour éviter que la grippe ne se propage. Je n'en suis absolument pas convaincue ; et même, je suis convaincue du contraire. [...] Je veux bien qu'on ferme les écoles. Mais pourquoi on laisse les stades de football, les grands magasins, le métro... ouverts ? Il y a autant de contagion, sinon plus, dans tous les lieux publics de ce pays, que dans les écoles. [...] Si j'étais vraiment très méchante, je dirais : Madame Bachelot essaie de vendre son vaccin, et du coup, elle panique le pays. Je pense très sincèrement qu'il faut que le ministre revienne à des mesures raisonnables. »

Depuis que l'épidémie circule sur tout le territoire, certaines préfectures ont renoncé aux fermetures systématiques. Dans le Rhône, par exemple, il est simplement demandé aux parents de ne pas emmener leurs enfants malades en classe. En revanche, dans le cas où les enseignants seraient eux-mêmes touchés en grand nombre, les établissements pourraient être fermés, car les conditions de sécurité ne seraient plus assurées pour accueillir les élèves. Mais chaque fermeture sera étudiée au cas par cas.

La rédaction, avec Yannick Olland-Bourdin & Co