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Bac: les mentions "très bien" de plus en plus fréquentes

Les mentions Très Bien sont beaucoup plus nombreuses depuis les années 2000.

Les mentions Très Bien sont beaucoup plus nombreuses depuis les années 2000. - -

Si l'évolution est à peu près stable pour les bacheliers techno et en recul pour les bacheliers pro, la hausse est prononcée pour les bacheliers de la filière générale.

La part des bacheliers avec la mention "très bien" a fortement augmenté depuis une dizaine d'années grâce au jeu des options, un changement dans la manière de noter, et la création des bourses au mérite qui vont être supprimées à la rentrée.

"Le taux de mentions 'très bien' au baccalauréat général est passé de 2% en 2000 à 9% en 2012" après avoir stagné pendant 50 ans, estime l'historien de l'éducation Claude Lelièvre.

Lors de la session 2012, plus de la moitié (54,2%) des lauréats du bac général ont été reçus avec mention. Les bacheliers de la série scientifique (61,6%) se taillent la part du lion, dont 12,5% avec une mention "très bien". Loin derrière, seuls 5,1% des bacheliers de la série économique et sociale et 5% de la série littéraire ont décroché cette mention, avec une note égale ou supérieure à 16/20.

Un tiers (35%) des bacheliers technologiques et 40% des bacheliers professionnels ont décroché une mention à la session 2012, dont environ 1% de "très bien" ouvrant la voie aux filières les plus sélectives de l'enseignement supérieur.

Si au cours des récentes années, l'évolution est à peu près stable pour les bacheliers techno et en recul pour les bacheliers pro, la hausse est prononcée pour les bacheliers de la filière générale.

Des 18 et des 20 dans les matières littéraires

"Contrairement à une idée très répandue mais qui est fausse, la hausse du nombre de mentions 'très bien' n'a strictement rien à voir" avec l'augmentation du taux de jeunes d'une classe d'âge qui obtient le bac général, indique Claude Lelièvre. Le pourcentage d'une classe d'âge obtenant un bac général est passé de 10% à 20% entre 1960 et 1970, puis de 23% à 37% entre 1987 à 1997, "or l'augmentation des mentions 'très bien' commence en 2000", explique-t-il.

Cette progression "ne peut pas être due aux effets mécaniques du fait qu'il y a de plus en plus de reçus, avec l'idée implicite qu'on en demande moins". Mais "depuis seulement quelque temps, les professeurs des matières littéraires ont admis qu'ils affaiblissaient le rôle de leurs disciplines par rapport aux autres matières, en ne notant pas sur toute l'étendue possible de l'échelle des notes". Et "petit à petit, on est passé de l'idée que, quand une copie est très bonne, on se limite à 14 ou 15, à l'idée nouvelle que l'on peut mettre 18 ou 20, alors que dans les disciplines scientifiques, cela a toujours eu lieu".

171 bacheliers ont eu plus de 20/20

Les options ont aussi joué un rôle: "Au fur et à mesure, aussi bien les littéraires que les scientifiques ont compris que s'ils voulaient une mention 'très bien', ils pouvaient non pas travailler mieux mais travailler plus en multipliant les options qui font gonfler la moyenne". Pour les options, seuls comptent les points au-dessus de la moyenne. "C'est un dispositif destiné à assurer une clientèle aux options", estime Antoine Prost, historien de l'éducation.

Classiques comme le grec, ou originales comme la langue des signes, les épreuves facultatives peuvent aussi permettre de réussir l'examen, selon un rapport ministériel. Par ailleurs, les bourses au mérite attribuées aux bacheliers ayant obtenu la mention "très bien" ont contribué à la montée en puissance de ces mentions, selon Claude Lelièvre. Elles seront supprimées à la rentrée 2013.

Obtenir des moyennes supérieures à 20 n'est par ailleurs pas exceptionnel. C'était le cas pour 31 bacheliers en 2010 et 171 bacheliers à la session 2013, la note maximale, 21,21, ayant été obtenue par une bachelière de la série S, dans l'académie de Rouen. On peut réussir son bac malgré des notes très faibles dans les matières principales : au bac 2010, près de 6% des bacheliers S ont obtenu leur diplôme malgré une note inférieure ou éale à 6 à l'une des trois principales épreuves (maths, physique-chimie et sciences de la vie et de la terre).

A.D. avec AFP