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9 Français sur 10 restent en mode « boulot » pendant les vacances

L'impossibilité de déconnecter, un comportement lié, selon une étude opinionway, à la catégorie socio-professionnelle et notamment aux métiers d’encadrement.

L'impossibilité de déconnecter, un comportement lié, selon une étude opinionway, à la catégorie socio-professionnelle et notamment aux métiers d’encadrement. - -

La majorité des Français peinent à se déconnecter totalement pendant leurs vacances, selon une étude Ipsos réalisée sur l'été 2012. « Une nouvelle forme de soumission » pour une psychologue, quand certains souhaitent éviter « un trop gros décalage » à la reprise.

Congés : fouler le sable doré, partir en randonnée, faire le marché… et travailler.
9 français sur 10 restent joignables et connectés sur leur serviette de plage. Et vous êtes de plus en plus nombreux à laisser la porte ouverte à votre sphère professionnelle. Emails et coups de fil professionnels, le boulot s’invite avec vous entre deux baignades, via vos smartphones et tablettes.
Un comportement lié, selon une étude opinionway (printemps 2012) à la catégorie socio-professionnelle et notamment aux métiers d’encadrement, où cette veille est inévitable pour certains, notamment pour éviter tout décalage une fois les vacances finies.

« Ils ont peur de perdre leur place »

RMC est parti sonder les vacanciers sur les plages de Marseille. Marc vient de parcourir près de 800km pour ses vacances et pourtant, son premier réflexe de la journée avant la plage, c’est le boulot. « On peut aller dans une brasserie, se connecter en WiFi, tous les jours, pour rester en contact avec le milieu professionnel ». Et ça lui prend quatre à cinq heures par semaine car impossible « de lâcher tout ». Une pratique approuvée mais encadrée par son épouse Danielle : « S’il ne travaillait pas autant, on n’aurait pas autant de vacances, on ne serait pas aussi bien »
Et quand le smartphone manque à l’appel, ça peut virer à l’angoisse. Didier, Marseillais, en fait l’expérience : « Mercredi j’ai une réunion, et je n’ai pas pris le portable. Si on m’appelle, je suis marron ! »
Pour certains, cette inquiétude est due aux nouvelles méthodes de management. « Une forme de soumission », selon la psychologue marseillaise Evelyne Dominguez, qui précise qu’elle est involontaire « parce qu’ils ont peur de perdre leur place ».

« C'est important de garder le contact »

Plus prosaïquement, il s’agit surtout de ne pas être débordé le jour de la rentrée. Régis, de Limoges, est cadre au Service Après-Vente d'un garage automobile. Pour lui, c’est comme des devoirs de vacances.
« C’est une contrainte qu’on aime bien avoir, on aime bien savoir ce qui se passe ». Il suit ses mails sur le smartphone ou la tablette, une fois par jour après le petit-déjeuner, ça ne lui prend pas plus d’un quart d’heure. Selon ce manager « c’est important de garder le contact et d'éviter un trop gros décalage par rapport aux collaborateurs, le jour de la reprise ».

Claire Béziau, avec Stéphane Burgatt