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"11,6 ans en moyenne": les enfants vont seuls à l'école de plus en plus tard, selon une étude

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Selon une étude de l’Ademe, les enfants réalisent leur premier petit déplacement en autonomie à l’âge de 11,6 ans, contre 10,6 ans pour leurs parents à la même période de leur vie. Ce changement s’explique en grande partie par une "perception des parents" différente aujourd'hui.

Des parents de moins en moins confiants. Selon une étude de l’Agence de la transition écologique (Ademe), parue début septembre, les enfants effectuent leur premier déplacement en autonomie en moyenne à 11,6 ans, soit un an plus tard (10,6 ans) que ne le faisaient leurs parents.

Cette faible autonomie des enfants est, sans surprise, plus forte en école primaire, lors de laquelle seulement 9 % des élèves se rendent seuls en classe, contre 36 % une fois arrivés en sixième.

"L’autonomie progresse avec l’âge, mais reste fortement dépendante du mode de transport: elle est plus facile à acquérir via les transports collectifs qu’à travers la marche ou le vélo", indique l'étude.

Une "perception du monde" différente

Alors que certains parents acceptent que leurs enfants rentrent seuls à condition qu’ils fassent le chemin à plusieurs, beaucoup sont réticents.

"Je pense qu'on a une perception du monde qui fait qu'on trouve le monde plus dangereux aujourd’hui, donc on est peut‑être plus anxieux qu’on ne l’était auparavant", reconnaît auprès de BFMTV Henry, père d’une élève de CE1 à Paris— propos repris par une mère.

Pourtant, cet aller‑simple à pied est souvent perçu par les enfants comme un bol d’air frais qui apprécient ces quelques minutes de marche.

"Je me sens grande et je me sens seule donc ça me fait du bien", glisse à BFMTV Sirine, élève de CM1 à Lille, rejointe par Rosalie, actuellement en cinquième dans la même commune: "On prend un petit goûter, on est tout seul. J’aime bien."

Entre crainte, genre et inégalités

Un argument que beaucoup ne veulent pas entendre: selon l’étude, les parents interrogés considèrent que marcher seul est "plus dangereux" pour un enfant "qu’à leur époque". 90 % pointent notamment du doigt "la sécurité routière".

L’étude pointe aussi une tendance de la part des parents à surestimer la distance entre le domicile et l’école.

Même lorsque certains parents autorisent leurs enfants à prendre les transports en commun, leur vigilance reste constante: "je rentre en métro donc avec mon téléphone, j’écris à ma mère quand je suis dans le métro et quand je sors du métro", confie un élève anonymement.

Par ailleurs, la peur n'est pas la même pour les parents de garçons et ceux qui ont une fille. Si pour les garçons les risques évoqués sont essentiellement liés à la route, pour les filles, on note plutôt une inquiétude face à de potentielles "agressions" et ce, dès le plus jeune âge, selon l'Ademe.

L'autonomie donnée aux enfants varie aussi selon leur origine sociale. De fait, les foyers aisés sont mieux équipés — trottinette, abonnement aux transports en commun ou encore vélo. Ce qui permet aux enfants de bénéficier de plusieurs options de transport, souvent plus sûres.

Pauline Delevoye, Blandine D'Alena avec Alexandre Simoes