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Ecotaxe: onze militants bretons jugés ce mardi à Rennes

Une manifestation du collectif "Vivre, décider, travailler en Bretagne", le nom officiel des Bonnets rouges (photo d'illlustration).

Une manifestation du collectif "Vivre, décider, travailler en Bretagne", le nom officiel des Bonnets rouges (photo d'illlustration). - -

Proches du collectif anti-écotaxe des Bonnets rouges, ils sont jugés pour "association de malfaiteurs" en vue de la destruction d'un portique. Le mouvement a appelé à les soutenir.

Ils ont été interpellés vendredi, à la veille d'une manifestation à Nantes pour la "réunification" de la Bretagne. Onze militants bretons comparaissent ce mardi, à partir de 13h30, devant le tribunal correctionnel de Rennes. Ils sont jugés pour "association de malfaiteurs" dans l'intention de la "destruction de biens d'utilité publique" - en l'occurrence un portique écotaxe.

Six d'entre eux sont également poursuivis pour la destruction, le 28 décembre dernier, du portique écotaxe de Pontorson, dans la Manche. Des faits passibles de 900.000 euros d'amende et 10 ans de prison ferme.

"Disproportionné", s'insurge lundi l'un d'eux. "On n'est pas du tout des malfaiteurs, on n'est pas du tout des brigands. On travaille, on a un boulot, une situation stable à côté. On n'a pas posé de bombe, on n'a tué personne!", clame ce jeune homme au micro de BFMTV.

Une contestation assumée

L'écotaxe sur les poids lourds, qui devait initialement entrer en vigueur au 1er janvier, a suscité une vague de manifestations en Bretagne à l'automne (voir encadré). Un mouvement est né de cette contestation: les "Bonnets rouges", dont les onze hommes interpellés sont proches, sinon membres.

Tous, d'ailleurs, assument leur geste. "Pour eux, [la mise en place des] portiques écotaxes était une nouvelle aggravation de la situation économique en Bretagne", souligne Frédéric Birrien, l'avocat de deux des prévenus, interrogé par notre antenne.

Soutien des Bonnets rouges

Dès leur interpellation connue, le mouvement des Bonnets rouges a pour sa part apporté son soutien aux onze hommes, dont huit ont été placés en détention provisoire. "On a affaire à des jeunes excédés, qui n'ont pas d'avenir", assure le porte-parole du mouvement, Jean-Loup Le Cuff, à BFMTV.

Les Bonnets rouges ont ainsi appelé à un grand rassemblement devant le tribunal de Rennes et, "selon le jugement", il se réserve "d'autres actions de soutien", a annoncé à Ouest France Yann Lecam-Lynagh, porte-parole du collectif à Redon.

Et quelle qu'en soit l'issue, ce procès "va certainement raviver le mouvement" régionaliste et anti-écotaxe, estime pour sa part Me Elodie Brault, l'avocate de deux prévenus. Car ses clients, souligne-t-elle à BFMTV, ont fait le choix de se défendre "sur les valeurs, et pas sur autre chose".

La rédaction