Disneyland Paris: une plainte pour discrimination envers les handicapés

Une vue du parc Disneyland Paris en mars 2012. - -
Le parc Disneyland Paris surpris en plein délit de faciès? Selon Le Parisien, plusieurs familles d'enfants trisomiques se plaignent de discrimination au faciès à l'accueil du célèbre parc d'attraction de Marne-la-Vallée, en Seine-et-Marne. L'Unapei, principale association des handicapés mentaux, doit déposer plainte contre X ce jeudi, pour discrimination liée au handicap, rapporte le quotidien. Une pétition en ligne a également été lancée par l'association.
"Tri" à l'entrée du parc
Ainsi, selon le réglement intérieur du parc, les personnes handicapées sont invitées à se signaler comme telles dès leur arrivée, au niveau des caisses. Elles sont alors dirigées vers une caisse prioritaire. Et si elles ne se signalent pas, "elles sont sorties de la file d'attente", explique la présidente de l'Unapei, Christel Prado. "C'est très humiliant", ajoute-t-elle. Et de préciser: "C'est du délit de faciès. On n'a jamais entendu parler de tels problèmes dans d'autres parcs de loisirs".
Le scénario se reproduirait au moment de l'accès à chaque attraction. "Lorsqu'ils arrivent devant l'attraction, ils ne peuvent pas rentrer ensemble. C'est un par un, avec à chaque fois l'accompagnateur. Résultat: des heures avant de pouvoir embarquer, et un sentiment d'humiliation", raconte le directeur général de l'Unapei, Thierry Nouvel. Une caméra cachée filmée le 10 juin dernier attesterait de la situation: un groupe de jeunes handicapés s'y voit refuser l'accès à l'attraction Small World par un employé du parc, sous prétexte de "sécurité".
Le parc rejette toute situation de discrimination
Christel Prado dénonce un "tri" insupportable. "Il ne faut pas qu'il y ait de différence, nous sommes dans une société inclusive", fait-elle valoir au micro de BFMTV. "Les jeux paralympiques l'ont très bien démontré. Je crois que l'on peut rester sur la même dynamique. Et si des personnes émettent le souhait d'être mieux accompagnées parce qu'elles sont en difficulté, Eurodisney peut faire comme les autres parcs et les accompagner. Mais ne pas se retrancher derrière un règlement intérieur qui ne respecte pas la loi française pour institutionnaliser des pratiques ségrégatives et discriminantes".
Contacté par Le Parisien, Disneyland Paris rejette les accusations de discrimination. "Nous accueillons 60.000 visiteurs en situation de handicap par an, et nous sommes très attentifs sur ce sujet. Mais nous devons absolument veiller à leur sécurité", se défend le parc. Quant à la signalisation forcée à l'entrée, elle serait pensée "pour leur bien".