Des brochures anti-avortement distribuées dans des lycées privés sous contrat

Ces manuels ont été distribués dans plusieurs lycées privés français. - Nawak Illustrations, Facebook
Ce mercredi 28 septembre, c'est la journée mondiale du droit à l'avortement. Ironie du sort, c'est aujourd'hui que l'on apprend que des manuels anti-IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) ont été distribués dans certains lycées privés sous contrat de France.
Les illustrations de ces manuels parlent d'elles-mêmes: sur la couverture, un petit foetus mignon, "je vous signale que d'ici, j'entends tout... donc arrêtez de dire que je ne suis pas vivant" gémit l'embryon rose bonbon. A l'intérieur, des messages à destination des lycéens tout aussi explicites: "En avortant son enfant, on choisit pour lui la mort. (...) Ce qui est légal n'est pas forcément moral", "En France, on compte environ 220.000 avortements par an. Près de 9 millions d'avortements ont été pratiqués depuis 1975. Ce sont 9 millions d'enfants uniques, irremplaçables.
Des consignes sont mêmes données pour les grossesses faisant suite à un viol.
"On peut comprendre qu'une femme ne désire pas l'enfant d'un viol. (...) mais tuer l'enfant n'annule pas le drame, Cela l'aggrave au contraire. Le criminel doit être puni, mais pourquoi l'enfant, lui, innocent, subirait-il la peine de mort que ne subira pas le criminel?"
Ces manuels sont en fait édités par la fondation Lejeune, une association anti-avortement et anti-euthanasie. Ce sont deux lycéennes de l'académie de Montpeliier qui ont averti Nawak Illustrations sur la page Facebook de l'illustrateur de gauche, engagé dans la promotion du droit à l'avortement. Un post repéré par le Huffington Post.
"Certains avortements démembraient les bébés"
Dans un lycée privé parisien, sous contrat avec l'Etat, où ce manuel était distribué, des parents d'élèves, chargés de dispenser des cours de catéchisme, présentaient le stérilet comme "une méthode d'avortement". "Un témoignage expliquait qu'une femme qui avortait pouvait sentir son bébé souffrir, ses yeux brûler ou encore que certains avortements démembraient les bébés," raconte une mère d'élève au Huffington Post.
Pour la fondation Lejeune, rien de plus normal dans le contenu de ces brochures: "Ce manuel a été écrit par des médecins, des juristes, des philosophes. On y expose de manière objective la question de l'avortement", expliquent-ils au HuffPost. La fondation explique par ailleurs qu'il s'agit là de la position de l'Eglise, et qu'il ne faut pas s'étonner de la retrouver lorsque "l'on met ses enfants dans un établissement catholique".
En France, l'IVG est autorisé depuis 1975, grâce à la loi Veil.