Décès dans un Ehpad: Agnès Buzyn veut "la lumière sur les circonstances des décès"

En visite ce mardi à la maison de retraite de Lherm, près de Toulouse, où cinq résidents ont trouvé la mort à la suite d'une probable intoxication alimentaire, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a assuré vouloir "la lumière sur les circonstances des décès."
"Je veux comprendre et je veux savoir, comme les familles aujourd’hui, et je viens leur apporter mon soutien. Le procureur s’est saisi de l’enquête et elle va avoir lieu. Il est impératif de connaître les causes afin de trouver les bons leviers pour agir et prendre des dispositions si nécessaires. Il y a une forte suspicion pour penser que ce soit une infection d’ordre alimentaire, nous avons un faisceau d’éléments. Mais la cause exacte n’est pas connue. C’est douloureux pour les familles", a-t-elle détaillé.
"Je vais aller porter plainte aujourd'hui contre la maison de retraite", a pour sa part affirmé dans la matinée à l'AFP Alain Lapeyre, fils d'une nonagénaire décédée. "Ma mère est morte, et on ne peut plus la faire revenir, mais je fais cela aussi pour que ça ne se reproduise plus", a-t-il ajouté.
Trois autres femmes, âgées de 72 ans à 95 ans, et un homme de 93 ans sont morts après avoir dîné. Douze résidents ayant souffert de vomissements et diarrhées restaient aussi hospitalisés mardi matin sans indication de pronostic vital engagé, a indiqué l'Agence régionale de santé (ARS).
"Situation stabilisée"
La ministre a également tenu rassurer quant à la santé des autres pensionnaires victimes de l'infection.
"Aujourd’hui la situation semble stabilisée, les personnes qui ont été hospitalisées ont pu ressortir, leur pronostic vital n’est pas engagé. Le nombre de victimes est de cinq personnes décédées, il est impératif pour moi de faire toute la lumière sur les circonstances de ces décès", a encore explique Agnès Buzyn.
La ministre de la Santé l'a à nouveau martelé quelques instants plus tard, lors d'une conférence de presse improvisée: "Il faut comprendre ce qu'il s'est passé" et "en tirer les conséquences". "L'enquête dira s'il y a eu défaut de personnel", a-t-elle ajouté.
Le parquet de Toulouse a ouvert une enquête pour "homicides involontaires et blessures involontaires" mais le procureur Dominique Alzeari a prévenu que les recherches seraient longues en raison de "mesures d'investigations complexes".
Des prélèvements en vue d'analyses toxicologiques et biologiques ont été réalisés et l'autopsie des victimes rapidement pratiquée. Les investigations doivent notamment déterminer si les repas étaient préparés en interne ou apportés de l'extérieur.
Les repas en question
L'établissement, qui fait partie du Groupe Oméga, repris par le groupe Korian le 18 février, "produit les repas sur place avec ses propres équipes de cuisine", a assuré très vite lundi Korian, numéro un européen des maisons de retraite dans un communiqué.
Version réaffirmée ce mardi par la maison de retraite: "Nous confirmons que tous les plats servis aux résidents de la Chêneraie sont cuisinés sur place par le chef cuisinier et son équipe, salariés de l'établissement, à partir de denrées livrées par des fournisseurs locaux".
La cuisine étant sous scellés depuis lundi, "la direction de la Chêneraie a demandé à titre exceptionnel à la société Sodexo de l'approvisionner en plats préparés qui sont réchauffés sur place", selon un communiqué.
"Aucune préparation d'aliments ne sera plus réalisée sur place tant que les résultats des analyses ne seront pas connus", précise l'établissement.