Décapitation d'Hervé Gourdel: une déclaration de "guerre"

Au lendemain de l'assassinat d'Hervé Gourdel, la presse est presque unanime pour évoquer un climat de guerre (photo d'illustration). - Family Handout - AFP
"Guerre". C'est le mot le plus utilisé dans les éditoriaux de la presse quotidienne française de ce jeudi. Au lendemain de l'assassinat d'Hervé Gourdel, le Français de 55 ans enlevé en Algérie par des jihadistes liés à Daesh (traduction d'Etat islamique en arabe), rares sont ceux à estimer, comme La Voix du Nord, que "nous aurions dû, comme en 2003, nous tenir à l'écart du guêpier irakien comme hier du chaos libyen".
Le ton est cependant très différent dans les autres titres de presse. Marc Thiébaut, l'éditorialiste des Dernières Nouvelles d'Alsace, souligne que "cette mort nous rappelle qu'une guerre mondiale est bel est bien déclarée".
Pour Patrice Chabanet, du Journal de la Haute Marne, "c'est une véritable guerre qu'il faut mener. Une guerre totale". Même analyse dans Le Midi Libre, où Jean-Michel Servant prévient qu'il s'agit d'un "conflit planétaire, ultra-violent, pouvant frapper à tout moment, n'importe où".
Quant à l'éditorialiste du Courrier picard, David Guévart, il estime qu'il "est temps de lever le nez pour savoir où l'on va dans cette nouvelle guerre mondiale".
Une haine sans frontière
Dans La Charente Libre, Jean-Louis Hervois souligne qu'"hier, cette haine qui n'a plus de frontières s'est encore rapprochée un peu plus de nous. Son écho amplifié nous poursuit partout".
Jean-Claude Soulery le rejoint sur ce point dans les colonnes de La Dépêche du Midi, où il écrit que "les heures de guerre nous sortent du confort des jours tranquilles".
Un défi à relever
Plus modéré, dans ses mots en tout cas, Laurent Joffrin estime dans Libération que "le défi lancé par ces criminels sanguinaires doit être relevé".
Il n'est "pas question de baisser la garde", assure pour sa part, Stéphane Siret de Paris Normandie. "Il importe de garder notre sang-froid", souligne le patron de Ouest France François Régis Hutin même s'il "faut entreprendre, avec plus de force et de détermination que jamais, la lutte contre ces djihadistes assassins."
Un cancer islamiste
Mais dans La République des Pyrénées, Jean-Marcel Bouguereau tempère en soulignant que cette "guerre (...) risque de durer longtemps et de faire bien d'autres victimes."
Pourtant, dans Le Figaro, Philippe Gélie met en garde que "ni les Français ni les Américains ne parviendront à extirper le cancer islamiste". "Seul l'Islam peut en venir à bout, s'il s'en donne les moyens", ajoute-t-il en regrettant que "jusqu'ici, beaucoup trop de pays musulmans ont attisé le feu d'une idéologie radicale et intolérante.
"Ne surévaluons pas notre faculté à détruire la nébuleuse islamique et la diffusion de son ignoble idéologie", recommande Jacques Camus dans La Montagne Centre-France qui s'interroge sur une possible intervention: "sommes-nous sûrs de pouvoir éradiquer le mal sans engagement de troupes au sol ?"