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Cyberharcèlement, revenge porn: une plateforme au secours des jeunes victimes de violences en ligne

La plateforme téléphonique Net Ecoute a enregistré une augmentation de son activité de 30% depuis le premier confinement.

La plateforme téléphonique Net Ecoute a enregistré une augmentation de son activité de 30% depuis le premier confinement. - BFMTV

L'épidémie et le recours intensif aux écrans en raison des confinements a fait bondir les violences en ligne contre les plus jeunes.

Un appel loin d'être un cas isolé. Taissi, employée de la plateforme Net Ecoute, a au bout du fil une jeune fille victime de "revenge porn". Une histoire d'amour avec un jeune garçon qui finit mal, et ce dernier divulgue alors des photos d'elle dans un groupe de classe sur les réseaux sociaux.

Cette forme de vengeance publique inquiète car elle de plus en plus fréquente en ligne chez les adolescents. C'est l'une des pistes étudiées dans le cadre de l'enquête sur la mort d'Alisha, 14 ans, violemment battue puis jetée dans la Seine ce lundi lors d'un différend avec deux camarades de sa classe d'Argenteuil (Val-d'Oise).

"Envoyer des photos dénudées de soi fait partie de la sexualité adolescente aujourd'hui, que ce soit pour les garçons ou les jeunes filles", explique Taissi. Celle qui vient porter assistance à la jeune victime indique que le partage de photos intimes sur les réseaux sociaux est devenu "un moyen de faire du mal, un moyen d'humilier très courant".

Les cyberviolences touchant les mineurs, ont explosé (+57%) l'année dernière en France, selon l'association e-Enfance qui gère cette plateforme d'écoute. Le "revenge porn" figure notamment parmi les phénomènes en forte hausse.

Forte hausse des appels depuis le premier confinement

La plateforme recense actuellement entre 10 et 15 appels par jour. Principale raison de cette recrudescence des violences en ligne: l'épidémie de Covid-19 et les confinements qui ont accentué le recours aux écrans, tant pour les adultes que pour les mineurs.

La plateforme, qui a enregistré une hausse de 30% de son activité depuis la première vague, vise toujours le même objectif et la même efficacité: retirer en quelques heures les contenus sur les réseaux sociaux.

"On va avoir besoin du nom, du prénom de la victime. Éventuellement aussi toutes les informations qu'elle aura concernant l'auteur de ce cyberharcèlement", développe Samuel Comblez, directeur des opérations chez E-enfance. "L'idée, c'est de faire remonter ces informations auprès du réseau social concerné pour que ce soit retiré rapidement".

L'association a lancé en février dernier avec le réseau social Facebook un chatbot pour recueillir le témoignage des jeunes victimes. La plateforme téléphonique reste bien entendu ouverte, du lundi au vendredi de 9h à 20h et le samedi de 9h à 18h, au numéro suivant: le 0800.200.200.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV